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36ème congrès du PCF: accès au dossier (en lien)

       
       
         
22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 21:28

Des axes politiques pour faire converger les luttes, rassembler le peuple de France, faire échec tout de suite à la politique au service du capital

 

 

La politique au service du MEDEF tente de prendre de vitesse le développement des luttes

 

 


Le capitalisme français se sert de la crise pour accélérer sa restructuration dans le cadre de la mondialisation capitaliste.

Le contraste est frappant entre le quasi maintien des profits des entreprises du CAC 40 en 2009, celui des dividendes servis à leurs actionnaires (35 milliards d’euros pour 2009) et les 600.000 suppressions d’emplois depuis 2008.

La stratégie du capitalisme pour la France, c’est le déclin des activités productives répondant aux besoins, en premier lieu industrielles.

En 15 ans, la part des produits manufacturés importés est passée de 29 à 46%.

Les choix des patrons de l’industrie automobile illustrent dramatiquement l’emballement de ce processus. La balance commerciale de la France en biens automobiles est passée d’un excédent de 12,3 milliards d’euros en 2004 à un déficit de 4,7 milliards d’euros en 2009. Malgré, ou avec, la coûteuse prime à la casse et le plan de renflouement de la trésorerie de Renault et PSA, 54.000 emplois ont été détruits en 2009 chez les constructeurs et les équipementiers français qui sont les premiers à délocaliser leurs productions.

Les grandes entreprises accentuent leur choix de l’internationalisation, le capitalisme français globalement celui de la financiarisation, mouvement qui reflète la course au taux de profit maximal à court terme par une délocalisation de la création de plus-value.

L’illusion entretenue par le pouvoir que des activités de pointe, de haute technologie, pourraient échapper à la concurrence mondialisée est contredite par les faits.

Les banques sont les premiers acteurs de ce mouvement. La crise, le déballage de milliards d’euros de pertes, a fait apparaître au plus grand nombre comment elles ont pu développer ce rôle grâce aux privatisations et aux déréglementations. Le pouvoir, soutenu par l’opposition social-démocrate, a consacré des dizaines de milliards d’euros pour leur permettre de continuer.

Dans le même temps, des groupes financiers, des fonds de pension étrangers continuent à s’emparer du capital d’entreprises françaises dans le même objectif dévastateur (fusion, reprise…). L’éloignement des centres de décision stratégiques affaiblit la position des salariés et permet au gouvernement de se défausser plus facilement de ses responsabilités.

La pression sur les conditions de travail et de rémunération des travailleurs en France s’accentue durement.

Le mouvement de filialisation et d’externalisation se poursuit. Une grande partie des PME ne sont en fait que des sous-traitants dépendant d’un seul ou de quelques donneurs d’ordre. Les bas salaires, la précarité, les difficultés d’organisation des salariés dans ces petites structures permettent une exploitation plus forte, le chantage à la délocalisation. Elles permettent aussi de capter plus facilement des aides publiques alimentant en définitive les profits des grandes entreprises.

Aujourd’hui, le capital et le MEDEF voient leur principal espace de développement sur le territoire national dans la prédation des activités qui échappent encore, totalement ou partiellement, à la loi du marché (services publics) et dans la captation des grands monopoles publics, financés par la Nation, ou de leurs activités (transports, énergie, communication…) pour en faire des multinationales capitalistes.

Toutes ces évolutions du capitalisme sont directement soutenues par l’Etat, très loin du dogme néolibéral du « moins d’Etat ». A bien des titres, nous sommes amenés à revisiter nos théories élaborées sur le Capitalisme monopoliste d’Etat.

L’avenir de l’économie nationale est dangereusement compromis. L’accélération de la désindustrialisation, sous les coups du libre-échangisme et des délocalisations, menace des filières entières. La PAC, demain sa réforme, n’en finit plus d’étrangler les petites et moyennes exploitations agricoles, pendant que Bruxelles condamne à disparaître la plus grande partie de la pêche.

Les bases du développement du pays sont attaquées avec la marchandisation et la privatisation des grands services publics, y compris la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche.

Le sous emploi, la baisse du pouvoir d’achat des salaires et des retraites, sapent les conditions d’une croissance saine, basée sur la réponse aux besoins.

 

Une vie plus dure pour le plus grand nombre

La dégradation du niveau de vie, la paupérisation de franges très larges du monde du travail, des retraités, des jeunes s’accentuent rapidement.

15 millions de foyers terminent le mois avec moins de 100 €. De plus en plus de ménages, y compris de salariés, sont confrontés à des difficultés pour faire face aux dépenses les plus quotidiennes, aux coupures d’électricité ou de gaz, aux impayés de loyer. Plus de la moitié ne part pas en vacances.

Les statistiques, même officielles, l’observent. Entre 1975 et 2008, la part des revenus du travail dans la richesse nationale est passée de 70 à 58%. Une étude de l’INSEE vient de montrer que les revenus salariaux des ménages sont retombés au niveau de la fin des années 70. Les retraites ont perdu 20% de pouvoir d’achat depuis la « réforme » Balladur de 1993.

Des territoires entiers tendent à devenir des zones de relégation et de sous-développement relatif.

Cette situation est directement liée aux choix politiques du pouvoir.

La crise a amené encore une augmentation du chômage. Plus de 7 millions de salariés sont touchés, bien au-delà des chiffres officiels, par une forme de chômage. Entre 400.000 et un million de nouveaux chômeurs vont se retrouver sans aucune indemnité.

La pression sur les salaires directs, au nom de la compétitivité ou de la dette publique, est maximale. Salaires, traitements et pensions progressent officiellement moins vite que l’inflation. Le SMIC stagne.

L’augmentation rapide des prix des biens et services de première nécessité, l’envolée des tarifs suite aux privatisations atteignent le pouvoir d’achat. Les attaques contre la Sécurité sociale et son financement par les cotisations sociales entraînent des déremboursements de soins, des hausses des mutuelles…

Les attaques aux droits du travail affaiblissent la position des salariés dans l’entreprise. L’aggravation de l’exploitation se manifeste aussi par la dégradation des conditions de travail, les atteintes à la santé au travail.

Notre action politique doit absolument prendre mieux en compte de cette évolution, chercher davantage à donner à la souffrance et à la colère croissantes une expression et des possibilités d’action politique de classe, bien au-delà du discours compassionnel et de la « fonction tribunicienne » à laquelle on voudrait cantonner notre parti dans la « gauche ».

 

La politique cohérente, entièrement au service du capital. L’austérité a préparé l’hyperaustérité.

La politique du pouvoir, qui a choisi de s’incarner dans la personne de Nicolas Sarkozy, est toute entière au service du patronat et du capital.

L’ancien vice-président du Medef, Denis Kessler, l’ancien conseiller de Mitterrand, Jacques Attali en ont donné la visée globale, la cohérence structurelle : la destruction systématique de tous les acquis sociaux et démocratiques arrachés par notre peuple depuis la Libération et l’application (partielle) du programme du Conseil national de la Résistance, sinon depuis la Révolution.

A un rythme déjà accéléré après l’élection de 2007, le pouvoir sarkozyste a aggravé la politique des gouvernements précédents.

Les classes possédantes se sont vu notamment octroyer dès l’été 2007 un « paquet fiscal » de 12 milliards d’euros qui va très au-delà du seul « bouclier fiscal ».  

Le dogme de la « baisse du coût du travail », c'est-à-dire l’attaque contre les salaires, a prétexté de nouvelles exonérations de cotisations sociales au bénéfice du patronat. Elles ont atteint 32 milliards d’euros en 2009.

Cette politique a creusé les déficits du budget de l’Etat et de la Sécurité sociale, la dette publique. Avec la récession, les comptes publics se sont encore très fortement dégradés en 2009.

Le plan d’aide massif aux banques début 2009, le soi disant « plan de relance » et le « grand emprunt », dont nous contestons les finalités, maintenant le plan de soutien à l’euro ont encore massivement aggravé cette situation.

Elle sert maintenant de prétexte et d’instrument pour aller encore plus loin dans la politique de casse sociale et économique pour justifier des coupes claires dans les budgets publics et sociaux.

Avec la RGPP (révision générale des politiques publiques), dans la suite de la LOLF de 2001 (Loi organique relative aux lois de finance), le pouvoir s’est doté d’un outil pour tailler dans le vif de la fonction publique, détruire des dizaines de milliers d’emplois par an, saboter les missions publiques dans tous les domaines. Des pans entiers des secteurs publics, y compris des services de l’Etat, sont livrés aux appétits des groupes privés.

D’une manière générale, il s’applique à limiter les moyens d’action, financiers et humains, de la collectivité et à la placer sous la dépendance des milieux d’argent. C’est ainsi de plus en plus le cas des activités du nouveau « Pôle emploi ».

La réforme territoriale va dans le même sens avec un contenu gravement antidémocratique. Comme la remise en cause du statut de la fonction publique.

La politique de marchandisation et de privatisation des services publics se poursuit, notamment ceux de l’électricité, de la SNCF, menacée d’éclatement. Le gouvernement a réussi, fin 2009, à changer le statut de La Poste ouvrant la voie à la privatisation et précipitant, en pleine crise, l’une des dernières grandes institutions financières publiques vers la finance privée.

La banalisation du Livret A, livrant l’épargne populaire au privé, est allée dans le même sens. Avec la loi Boutin, elle mine les fondements du logement social.

La Loi Bachelot a préparé la nouvelle attaque, violente, contre l’hôpital public, au bénéfice du secteur marchand.

La nouvelle étape de démantèlement du système de retraite par répartition est l’un des grands projets de la fin du quinquennat.

Par tous les bouts, il s’agit de faire payer les travailleurs, de faire pression sur leurs salaires et leurs acquis. Cette attaque menace la cohésion sociale et nationale du pays et va de pair avec la remise en cause de l’égalité républicaine, de la laïcité…

Confronté à une large opposition populaire, le pouvoir accentue sa campagne idéologique pour diviser les travailleurs.

Sur des questions de société, il développe des campagnes de haine, nauséabondes et dangereuses.

Il renforce gravement l’appareil répressif, dirigé notamment contre le mouvement social.

Dans le même temps, la politique du gouvernement se caractérise aussi par une volonté renforcée d’intégrer les salariés et les organisations syndicales dans une logique de cogestion, au nom du « dialogue social », au moyen notamment de la réforme de la représentativité syndicale.

Il recherche des consensus, une union sacrée contre la crise. C’est précisément l’idée que nous voulons briser.

 

La contestation grandit - Les luttes se développent et cherchent les voies de leur convergence

Le pouvoir sarkozyste ne remporte pas la bataille idéologique.

La domination capitaliste et ses effets, encore davantage avec les scandales de la crise financière, suscite une opposition massive dans le pays, une conviction de plus en plus large que ce système est incapable de répondre aux besoins et est dangereux.

Selon plusieurs enquêtes, pour 71% de la population, le terme « capitalisme » évoque quelque chose de négatif, un sentiment qui transcende les générations et les catégories sociales. Une majorité de Français jugent le capitalisme comme un système inégalitaire. Notre peuple identifie donc très clairement quels sont les bénéficiaires du système – de l’économie de marché - les actionnaires, et les principales victimes  - le monde du travail, les salariés.

Dans ses limites, cet état de l’opinion ouvre objectivement la voie à une plus grande adhésion aux fondements théoriques de notre parti, à nos idées communistes, à la dénonciation du caractère de classe de l’ensemble de la politique du pouvoir.

Les élections régionales ont montré l’absence de soutien populaire au gouvernement mais aussi l’absence de débouché politique au mouvement social.

Nous avions déjà pu caractériser la victoire électorale de Sarkozy en 2007 comme une victoire par défaut plus que comme un soutien à sa politique. Trois ans plus tard, l’UMP vient de subir un véritable désaveu aux élections régionales. Moins de 1 électeur inscrit sur 7 a voté pour le seul parti qui soutient le gouvernement.

Mais la sanction s’est exprimée avant tout par l’abstention, en particulier de ceux qui sont le plus frappés par la politique du pouvoir, plus de 60% en moyenne mais jusqu’à 75 ou 80% dans certains quartiers.

Ensuite seulement, le bénéficiaire politique du vote-sanction est le bloc PS-Europe écologie qui gagne les élections mais qui recule en suffrages exprimés sur 2004. Il gagne les élections sans avoir réussi ni cherché à représenter une véritable alternative.

L’autre bénéficiaire est le FN qui connaît une inquiétante remontée. Les campagnes de haine propagées par le gouvernement, contre les immigrés notamment, ont directement alimenté ce vote déversoir de la colère populaire.

Comme nous l’avons constaté plus haut, notre parti, dans le cadre du Front de gauche, n’a pas réussi à représenter un relais à la contestation et aux luttes. Là où la comparaison est possible avec le PCF en 2004, le plus souvent le Front de gauche stagne en pourcentage, recule en voix, en particulier dans les couches populaires.

Notre préoccupation constante doit devenir une priorité absolue : comment retisser à nouveau les liens avec les habitants des quartiers populaires, les jeunes, premières victimes de la « guerre économique » que nous livrent les forces du capital ? Comment notre parti contribue-il à construire l’alternative politique à partir des luttes, à les renforcer, à réaliser leur convergence pour mettre en échec la politique au service du capital ?  

Le 21 mars 2010, le deuxième tour des régionales se déroulait sans enthousiasme dans une grande indifférence des masses. Le 23 mars, 800.000 salariés, jeunes et retraités manifestaient dans les rues pour les retraites, l’emploi et les salaires. Cette contradiction doit être au cœur de nos préoccupations.

Les luttes sociales portent la contestation politique

La persistance et le renforcement du mouvement populaire sont un trait marquant de la situation du pays. Il se situe dans la continuité notamment des grandes grèves de 1995, de la bataille de 2003 pour les retraites, de 2004 contre la privatisation d’EDF et GDF, de 2007 contre le CPE.

Depuis 2008, les luttes se développent dans des secteurs d’activité de plus en plus diversifiés : industrie, commerce, transports, énergie, éducation, hôpital ou encore culture, justice, petite enfance, audiovisuel… 

De très nombreuses luttes ont lieu dans les usines, souvent contre les délocalisations. Molex, Goodyear, Continental, Total-Dunkerque, Caterpillar… sont devenus des symboles de la résistance ouvrière. Les media se sont évertués à en réduire le résultat aux primes de licenciement arrachées aux patrons pour masquer la revendication fondamentale : celle du maintien de l’appareil productif.

Dans les services publics, des luttes dures, de haut niveau ont été menées par exemple à la SNCF contre la privatisation rampante, dans la distribution d’électricité et de gaz.

Les luttes pour la régularisation des sans papiers placent de plus en plus au centre la solidarité entre travailleurs.

L’autre trait marquant, c’est le caractère d’intérêt général de la plupart des luttes : pour les services publics, la protection sociale, pour le droit du travail, pour les salaires…

Elles revêtent objectivement un caractère politique de contestation de la domination capitaliste et de ses effets. Les convergences d’intérêt sont de plus en plus flagrantes. L’aspiration à des convergences de lutte devient une exigence.

Au printemps 2009, l’opposition à la Loi Bachelot a commencé à rassembler largement tous les personnels hospitaliers, médecins compris, et des usagers pour la défense de l’hôpital public.

L’opposition à la transformation de la Poste en société anonyme, à l’automne, a montré les possibilités de rassemblement des salariés et des usagers pour combattre la privatisation.

La bataille qui s’annonce pour défendre les retraites peut et doit rassembler très largement.

Pour autant, nous devons analyser l’échec des grands rassemblements de 2009. Le 29 janvier 2009, puis le 19 mars 2009, près de deux millions de salariés, retraités et jeunes ont fait grève et manifesté ensemble. Mais le mouvement s’est ensuite essoufflé jusqu’en juin sans obtenir de résultat. L’unité des organisations syndicales, c’est un constat, ne garantit pas le rassemblement dans la lutte et les convergences décisives pour gagner.

Surtout le mouvement social se heurte à l’absence de débouché politique. Face à la contestation populaire, le pouvoir ruse, esquive, recule parfois d’un pas mais parvient à continuer à avancer sa politique. Dans les media, tout est renvoyé à un hypothétique changement en 2012.

Les luttent butent sur l’absence de perspective d’alternative politique et, en même temps portent l’alternative politique, elles-mêmes, et tout de suite. Cette contradiction est au centre des responsabilités considérables, historiques du PCF.

 

Quel rassemblement devons-nous contribuer à construire ?

Notre perspective de rassemblement ne peut pas être la victoire de la « gauche unie » en 2012.

Les luttes se heurtent précisément au consensus persistant des forces politiques de l’alternance sur les questions économiques et sociales principales. Le PS a approuvé le plan de renflouement des banques. Sur les retraites, le PS peine à se différencier du gouvernement et envisage à terme un financement entièrement fiscalisé (fusion CSG et impôt sur le revenu), exonérant entièrement le patronat. Etc.  Au cœur du consensus avec l’UMP se trouve le vote au Parlement, le 4 février 2008, bafouant l’expression souveraine du peuple, en faveur du traité de Lisbonne.

Le système politique, aggravé par le quinquennat, essaie de structurer toute la vie politique autour de l’élection présidentielle et de la bipolarisation entre les deux forces de l’alternance. Nous devons nous écarter entièrement de ce modèle. Pouvons-nous imaginer nous rallier à l’actuel président du FMI, au nom du choix le moins mauvais ? Non !

Nous avons aussi l’expérience de la « gauche plurielle » entre 1997 et 2002 quand, au nom du « tirer le PS à gauche », notre parti s’est si gravement et durablement discrédité par son alignement sur le PS et sa politique de gestion loyale des affaires du patronat.

L’alliance avec le Modem, dans ne nombreuses villes, aux municipales de 2008, était un signe inacceptable de l’orientation « social-libérale » du PS. L’absence d’alliance avec le Modem, après l’effondrement électoral de celui-ci, n’est en rien gage de réorientation du PS.

Nous devons aussi analyser le rôle joué par Europe Ecologie, partenaire privilégié du PS, menée par l’anticommuniste pro-UE, Cohn Bendit, dans la canalisation de l’électorat en 2012 vers le « social-libéralisme ».

En aucun cas, ces ne considérations signifient que nous mettons un trait d’égalité entre le PS et la droite. Des alliances locales existent sur une base contractuelle, au bénéfice des populations.

Nous souhaitons aussi l’unité d’action à la base sur des sujets précis, mais pas à n’importe quel prix, sinon elle devient nuisible.

Comment défendre les services publics avec ceux qui les ont privatisés et soutiennent les directives européennes de marchandisation de ces activités essentielles ?

Nous devons tirer les enseignements de la « votation citoyenne » contre le changement de statut de La Poste. Grâce notamment à l’action des militants communistes, elle a permis à des centaines de milliers d’usagers de s’exprimer contre le processus de privatisation. Dans le même temps, refusant de mettre en cause la marchandisation du courrier, pour ne pas gêner le PS, renvoyant, par le vote, à des échéances électorales, elle n’a pas permis de contredire le gouvernement entièrement sur le fond et de consolider le mouvement des postiers.  

Le « Front de gauche » ne peut pas porter le rassemblement efficace contre la politique du pouvoir.

Comme nous l’avons analysé plus haut, aujourd’hui, le Front de gauche s’inscrit dans une perspective et une problématique essentiellement électoralistes et politiciennes, dénuées d’un projet initial de transformation de la société et alignée sur la social-démocratie.

Le Front de gauche ne peut pas non plus devenir un « Front populaire du 21ème siècle ».

Le Front populaire était un mouvement alliant de grands partis, ayant un ancrage de masse. Le regroupement hétéroclite de groupuscules et de la petite fraction du PS, détachée au PG, dans le Front de gauche ne présente pas ce caractère.

Aucune autre formation politique ne s’impose comme partenaire potentiel d’une telle coordination. Le résultat du NPA aux régionales a montré combien, sans complaisance médiatique, il se réduisait à une organisation peu nombreuse, profondément divisée, venant d’abandonner ses références communistes et révolutionnaires, tout en restant dans les faits fidèle à l’engagement anti-PCF historique de la LCR.

Ces constats n’empêchent en rien la possibilité d’unité ponctuelle sur des actions précises.

Le Front populaire s’était aussi constitué sur la base de la progression dynamique du PCF. Au contraire, le Front de gauche marque la suite du processus d’effacement du Parti, sans compter les ambitions d’OPA électorale de Mélenchon.

Le 34ème congrès a réaffirmé la validité de la forme parti et la nécessité de l’existence du PCF. En tant que communistes, nous portons une attention particulière aux militants et dirigeants syndicaux dont les combats rejoignent les nôtres. Mais en cohérence avec notre analyse, nous leur proposons, sur le plan politique, de travailler avec nous, de nous rejoindre mais non de constituer un autre type d’organisation ou un autre parti, le « Front de gauche » qui supplanterait le PCF. 

Le « Front de gauche » poursuivant la stratégie d’effacement du PCF et de son identité révolutionnaire ne représente en rien une forme de rassemblement efficace pour contribuer à mettre en échec la politique du pouvoir.

Nous pensons, que sur la base de lutte et de campagnes de masse, d’une organisation communiste revivifiée, il y a un avenir pour un renouveau de l’influence du PCF.

Faire vivre et renforcer le PCF, ce n’est pas le choix de l’isolement au contraire. Aujourd’hui, c’est même notre priorité pour contribuer au rassemblement des travailleurs, du peuple de France contre la politique du pouvoir.

Ce choix implique de faire l’analyse des raisons du recul de notre parti depuis les 90, du naufrage de la candidature Hue en 2002 puis de celle de la « gauche populaire et antilibérale » aux présidentielles de 2007.

Mais un parti comme le nôtre, avec ses fondements de parti de classe, son histoire de parti de masse – et les expériences auxquelles nous avons contribué depuis les années 30 – peut et doit avoir l’ambition de construire les rassemblements populaires larges, majoritaires pour résister et pour gagner une politique en rupture avec l’aménagement du capitalisme.

 

Lancer des campagnes de lutte nationale rassembleuses

Notre parti a vocation à intervenir sur tous les sujets politiques pour construire, par ses propositions, ses actions dans les luttes, les rassemblements qui mettent en échec le pouvoir au service du capital.

Pour les mois qui viennent, notre congrès extraordinaire pourrait annoncer des initiatives de masse sur plusieurs batailles prioritaires.

- Sur la question des retraites : pour la défense de la retraite à 60 ans (55 ans pour les métiers pénibles), la diminution de la durée de cotisation (retour sur l’application de la loi Fillon de 2003 et abrogation de la loi Balladur-Veil de 1993), le maintien du code des pensions de la fonction publique, pour la suppression des exonérations de cotisations sociales patronales, pour la défense du financement solidaire des retraites par la cotisation sociale, la part socialisée du salaires, prélevée directement, sans accumulation financière, sur la création de richesse. La priorité du Medef est précisément la remise en cause de la cotisation sociale.

- Pour la défense et la reconquête des services publics, des entreprises nationalisées avec la (re)nationalisation des secteurs clefs de l’économie, la reconquête et l’extension (ex : l’eau) des monopoles publics acquis à la Libération, contre l’application des directives européennes de mise en concurrence, illégitimes. Nous devons être plus clairs et plus offensifs qu’avec l’objectif vague de création de « pôles public ». Nous pourrions par exemple décider d’une action nationale contre l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité en lien avec l’exigence de renationalisation d’EDF et de GDF et de fusion de ces entreprises.

- En particulier, nous voulons mobiliser pour la nationalisation des banques et des établissements de crédit.

- Nous voulons engager une vaste campagne contre la RGPP, pour la défense du statut de la fonction publique, pour une réforme de la fiscalité.

- Nous voulons être à l’offensive contre la réforme des collectivités territoriales, c’est un enjeu décisif pour la démocratie, notamment pour la défense des communes.

- Nous voulons construire des mobilisations globales pour la défense des filières productrices, industrielles et agricoles, réunissant salariés, travailleurs des grandes entreprises et des sous-traitants, populations.

Notre congrès extraordinaire pourrait décider de l’élaboration d’un programme du Parti d’ici le congrès ordinaire de juin 2011.

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commentaires

M
<br /> Rien à rajouter sinon qu'il faut se retrousser les manches car nous sommes face à l'HISTOIRE Crise profonde du capitalisme et 90 eme aniversaire du PCF auquel nous devons rendre son rayonnement<br /> international!<br /> <br /> <br />
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