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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 23:11

Succès de la grève générale au Portugal, mercredi 30 mai 2007 

Nous mettons en ligne ci-dessous la déclaration aux media du secrétaire sénéral du Parti communiste partugais après l'immense succès de la grève générale du 30 mai. Les travailleurs portugais ont fait une démonstration de forces contre la politique de casse sociale, de privatisation du gouvernement des amis de M. Barroso au service du patronat et des possédants. Ils ont défié les manoeuvres de répression, notamment pour les salariés des transports, les "servieces minimum". La grève s'est construite sur la base d'un profond travail de mobilisation dans les entreprises. Le PCP, parti communiste fidèle au choix de la lutte, y a largement contribué. Malgré les conditions différentes, l'exemple portugais est un exemple pour les travailleurs français.

Déclaration de Jéronimo de Sousa, secrétaire général du Parti communiste portugais (PCP)

 

 

« La Grève Générale d’aujourd’hui, à l’appel de la CGTP-IN, constitue la plus grande lutte sociale que le gouvernement a eu à affronter jusqu’à maintenant. Elle est l’expression de la profondeur du  mécontentement et de la protestation populaires, de l’affirmation claire de la nécéssité d’un changement. Il y a des raisons profondes et sincères qui ont rendu inévitable ce type de lutte ! « La Grève Générale d’aujourd’hui, à l’appel de la CGTP-IN, constitue la plus grande lutte sociale que le gouvernement a eu à affronter jusqu’à maintenant. Elle est l’expression de la profondeur du mécontentement et de la protestation populaires, de l’affirmation claire de la nécéssité d’un changement. Il y a des raisons profondes et sincères qui ont rendu inévitable ce type de lutte !

La situation dans le pays est devenue insupportable pour les travailleurs et la population dans son ensemble. Près d’un demi million de portugais sont au chômage, le taux le plus élevé des 20 dernières années. La précarité qui touche plus d’1,2 millions de travailleurs constitue un facteur d’instabilité dans leurs conditions de travail mais aussi dans l’ensemble de leur vie.

Les changements opérés dans les fonctions et le rôle de l’Etat, avec la disparition et la privatisation des services publics, compromettent la Sécurité Sociale et attaquent les droits les plus élémentaires des travailleurs de la fonction publique et de la population.

Au nom de la “flexsécurité”, le gouvernement prépare la simplification des licenciements sans raisons valables, instituant la possibilité d’un renvoi dans l’heure et en dérégulant les horaires, les carrières, les professions, les salaires et les conditions de travail.

Les injustices sociales et les inégalités se creusent, le pouvoir d’achat diminue, la diminution des pensions et des retraites a commencé, la pauvreté et l’endettement des familles a augmenté, contrastant avec les profits-records des groupes économiques et financiers. En 2006, 5,3 milliards d’euros de profits ont été engrangés par seulement huit sociétés. Certains chefs d’entreprises privées ont gagné plus de 130 fois le SMIC.

Ces profondes raisons justifient cette grève générale et expliquent le large soutien des travailleurs.

La grève générale du 30 mai est une grande grève avec un fort soutien dans tout le pays et dans tous les secteurs d’activité.

Nous devons souligner l’ampleur qu’elle a prise dans le secteur des transports, avec une l’interruption totale ou presque totale du trafic du métro de Lisbonne, des sociétés Transtejo et Soflusa (réseau de transport fluvial), TST, des transports urbains de Braga, Guimarães, Aveiro, Coimbra, Viseu, Barreiro, des Bus des régions du Douro et du Minho, des Bus de la région de Beira littorale, de la société de transport de l’Algarve, et d’autres entreprises de transport routier. Elle a également été très suivie sur plusieurs lignes de chemins de fer ainsi que dans plusieurs ports maritimes (avec leur fermeture en Algarve et aux Acores) et dans le transport aérien avec l’annulation de 63 vols à l’aéroport de Lisbonne, 18 à l’aéroport de Faro et la paralysie de la SATA aux Acores.

Il faut souligner que le mouvement a également été suivi dans d’importantes entreprises industrielles comme les chantiers navals de Viana do Castelo , les chantiers navals Lisnave à Lisbonne (avec une grève menée par des travailleurs précaires et des centaines de travailleurs immigrés), les Arsenaux d’Alfeite, Portucel [papeterie] (avec une grève des intérimaires), Portcast (métallurgie), Lear, Blaupunkt (autoradios), Robert Bosch (appareils ménagers), Qimonda (électronique), Centralcer (brasserie), Unicer (brasserie), Coca-Cola (boissons), Danone (agro-alimentaire), Saint Gobain (vitrage), Tudor, Cimianto (matériaux), Browning (armement), Autoeuropa (avec arrêt d’une de leurs deux chaînes de fabrication), Rodhe (chaussures), Corticeira Amorim (bois), Amorim Revestimentos.

Il y a eu un soutien massif dans l’Administration publique (y compris les tribunaux, les bureaux d’état civil, les impôts, les services de la Sécurité Sociale, etc.); dans le secteur de la Santé, avec des arrêts de travail dans les centres médico-sociaux et dans les principaux hôpitaux avec des taux de grévistes de 70 à 90% ; dans les écoles avec la fermeture de centaines d’écoles; dans l’Administration locale avec des arrêts de travail dans toutes les régions principalement dans le ramassage des déchets avec dans la plupart des communes des taux de grévistes entre 80 et 100%. Il y a eu un soutien massif chez les postiers avec un taux de grévistes avoisinant les 80%.

Nous devons souligner que des milliers de travailleurs précaires ont quand même fait grève. Ils ont fait preuve d’un grand courage et d’une conscience de classe certaine !

Il y a des secteurs qui jusque-là n’avait jamais rejoint une grève générale et qui l’ont fait pour la première fois, avec des taux de grévistes significatifs dans de nombreux cas. C’est ce qui s’est passé dans les centres d’appels téléphoniques par exemple.

La participation des jeunes travailleurs, particulièrement touchés par la précarité et par les bas salaires est un autre aspect de cette grève générale.

Cette participation massive est d’autant plus significative que la Grève Générale s’est déroulée dans le contexte d’une vaste offensive du gouvernement contre le droit de grève avec des moyens particulièrement développés de chantage et de répression. Dans l’administration publique et dans le secteur des transports, le gouvernement a donné le ton en portant atteinte au droit de grève. Dans des milliers d’entreprises, les menaces et des mesures illégales d’annulation de primes se sont multipliées.

La décision prise par tant de travailleurs portugais  – en proie à des difficultés financières, endettés, et pour qui les baisses de salaires se ressentent jour après jour – de rejoindre cette grève, prend un sens tout particulier dans ce contexte.

La grève générale du 30 mai est celle qui a recueilli le plus fort soutien populaire. Ses causes ont été bien comprises et ont bénéficié du soutien d’une large majorité du peuple portugais, ce qu’il a montré de différentes manières.

Le processus de préparation de la grève a constitué, en lui-même, un des plus importants mouvements d’explication, de participation et de mobilisation depuis des années. Le soutien de 140 structures syndicales, l’implication de dizaines de milliers de militants, la tenue de plus de 7000 réunions plénières, de dizaines de milliers d’initiatives visant à expliquer les enjeux ont démontré une capacité d’intervention des masses dépassant la grève générale elle-même.

Le gouvernement peut toujours essayer de diminuer la portée de la grève (avec peu d’originalité par rapport aux gouvernements précédents qui ont fait et dit la même chose), en disant que ce n’est qu’une grève partielle, et en diffusant une image virtuelle qu’ils sont les seuls à voir, comme si des grèves générales, ici ou ailleurs dans le monde, se devaient d’être totales. En vain ! Car au-delà des milliers d’entreprises où les effets de la grève, fortement suivie, n’ont pas été visibles à l’ensemble de la population, le soutien du secteur des transports et ses effets sur Lisbonne et des dizaines d’autres villes dans tout le pays, aussi bien que ceux de l’Administration entre autres, démentent, sans appel, les propos du gouvernement.

En puisant dans ses statistiques ingénieuses mais erronées, le gouvernement essaie de cacher le fait que c’était la plus grande manifestation et la plus grande lutte qu’il a eu à affronter durant ses deux années de mandat.

Le PCP remercie les travailleurs portugais qui ont adhéré massivement à la grève générale.

Le PCP remercie les travailleurs des transports, pour l’ampleur de leur mobilisation, alors que le gouvernement escomptait une certaine apathie susceptible de lui permettre de leur retirer le droit de grève, reconnu dans la constitution de la République portugaise comme un droit inaliénable, pour l’adhésion au mouvement exprimée et en particulier pour ceux qui ont résisté et ont participé à la grève générale, même s’ils sont sous les conditions arbitraires imposées par les services minimum.  C’est la première étape d’une nouvelle phase dans la lutte pour le respect du droit de grève dans le secteur des transports.

Le PCP remercie les milliers de travailleurs précaires qui, faisant preuve d’une grande conscience de classe, ont participé à la grève générale.

Le PCP remercie la CGTP-IN, le mouvement syndical unitaire et toutes les structures représentant les travailleurs pour leur action et leurs capacités d’organisation.

La CGTP-IN confirme qu’elle s’affirme comme le grand syndicat des travailleurs portugais, une référence incontournable pour la défense des intérêts des travailleurs et pour l’avenir du pays.

Après la grève générale du 30 mai  plus rien ne sera plus pareil pour ce gouvernement qui affiche arrogance et mépris pour les conditions de vie des travailleurs. Les travailleurs portugais ont fait entendre leur voix avec beaucoup de vigueur : ils ont dit au gouvernement que la situation de millions de Portugais est insoutenable. Ils ont montré au gouvernement que les travailleurs et le peuple portugais existent. Ils lui ont indiqué qu’il ne doit pas confondre les intérêts du Portugal avec ceux des grands groupes économiques et financiers, avides de profit et soucieux de leurs privilèges. Ils ont aussi démontré qu’ils étaient une force dont il faudra compter avec la combativité, la résistance et la détermination à imposer un changement de cap dans la politique nationale.

La grève d’aujourd’hui a constitué un avertissement puissant adressé au gouvernement. Cette grève n’est pas un aboutissement en soi mais le signe annonciateur d’autres luttes !

Après la grève générale du 30 mai, si le gouvernement continue à ne pas écouter le mécontentement des travailleurs et du peuple, s’il essaie de passer en force en facilitant les licenciements sans motif, les renvois dans l’heure, il sait maintenant qu’il existe une force capable d’empêcher ses projets. 

Se démarquant des autres forces politiques, le PCP a été solidaire et actif dans la grève générale, parce qu’il représente la lutte pour les droits, les intérêts et les aspirations de ceux qui travaillent, pour un pays plus juste et plus démocratique.

Nous continuons à faire vivre notre engagement de toujours auprès du peuple et des travailleurs portugais !" 

Le Parti Communiste Portugais. Le 30 mai 2007 (traduction par nos soins - PCF Paris 15)

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