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36ème congrès du PCF: accès au dossier (en lien)

       
       
         
18 août 2007 6 18 /08 /août /2007 21:31

D'où vient ce coup de force?

Malgré la campagne et le résultat désastreux de Marie-George Buffet à l’élection présidentielle, le résultat des candidats du PCF aux législatives, 1,2 million de voix, 4,3%, reste à peu près stable par rapport à 2002. N’en déplaise à certains membres de la direction parmi lesquels Roger Martelli, dont Le Monde et l’Humanité ont relaté les « études » tendant à illustrer la théorie du « déclin inéluctable », ce résultat, certes de basses eaux, traduit dans le contexte la persistance d’un vote communiste national. Pour la plupart des communistes, il a représenté un soulagement.
Le PCF, et ce qu’il représente dans le pays, n’est pas mort. 

18, c’est en dessous, mais juste en dessous du seuil de 20 députés nécessaires à la constitution d’un groupe parlementaire. Trois scénarios étaient raisonnablement imaginables pour préserver un groupe:

  • * - ils réussissaient, en lien avec une campagne du Parti pour le respect du pluralisme, à obtenir l’abaissement à 15 députés du seuil pour constituer un groupe.
  • * - les députés communistes réussissaient à trouver au moins deux partenaires pour s’apparenter à leur groupe.
  • * - dans le pire des cas, ils constituaient un groupe strictement technique, avec au moins deux autres députés, laissant apparaître l’identité de chacun et permettant de bénéficier des avantages attachés au statut de groupe parlementaire (temps de parole notamment).

 
Aucun de ces scénarios ne s’est réalisé. 

On a affirmé au CN qu’on ne trouvait pas deux députés acceptant de s’apparenter aux communistes. La revendication du groupe à partir de 15 députés n’a guère été portée, d’autant que la direction par la voix de Marie-George Buffet a affirmé que, même dans ce cas, le groupe de la « gauche démocratique et républicaine » - GDR - serait maintenu.

La constitution de ce groupe GDR, avec 4 députés Verts et 2 d’outre mer, le 26 juin dernier, ne correspond pas à un groupe strictement technique, malgré la présentation qui en a été faite. La déclaration politique du groupe au bureau de l’assemblée fixe comme objectif de « peser en faveur de tout ce qui sera de nature à rassembler la gauche », ce qui n’est pas technique. Surtout, l’intitulé du groupe sanctionne la disparition du groupe communiste, bien que 18 des 24 députés membres soient communistes ou apparentés. On notera que le groupe socialiste s’appelle « socialiste radical et citoyen » par respect pour les députés, très minoritaires, du PRG et du MRC qui en sont membres. Mais, bien que représentant 18 députés sur 24, sur les 20 nécessaires, l’identité PCF est évacuée.

Nous venons d’assister à un véritable coup de force pour liquider un pan important de l’existence du PCF. Certains ne prennent pas de précaution pour annoncer leurs intentions. Patrick Braouezec, oubliant qu’il doit son mandat à l’action de générations de militants communistes à Saint-Denis et qu’il a pris lui-même la précaution de solliciter comme suppléante la maire PCF de Pierrefitte, plutôt qu’un individu proposé par ses « collectifs antilibéraux », a déclaré que « les mariages de raison pouvaient se transformer en mariages d’amour ». Quant à M. Noël Mamére, « vert » candidat du PS en Gironde, il affiche la couleur en déclarant « qu’il ne parierait pas un euro sur le renouvellement du PCF, l’un des derniers partis staliniens d’Europe » tout en appelant à une « refondation de la gauche ». Au fond, rien d’étonnant de la part de cet anticommuniste viscéral, valet du pouvoir au journal télévisé dans les années 80 et qui a rassemblé en 1989 toute la droite et la social-démocratie pour « extirper la mairie de Bègles aux communistes ».

Mais comment de tels individus pourraient-ils dicter leur loi à des communistes, qui plus est représentant 75% du groupe GDR ?

Le coup de force a d’autres origines. Dès le soir du 2ème tour des législatives, Marie-George Buffet tendait la main aux anticommunistes Mamère et Cochet. Souvenons-nous que pour la conférence nationale des 21 et 22 octobre 2006, la direction du PCF, dans le projet de résolution, avait proposé, déjà, la constitution d’un groupe « antilibéral de gauche ».   

Quand 18 personnes sur 24 ne sont pas capables de défendre l’identité qu’elles représentent, c’est qu’elles ne le veulent pas, ou plutôt que nombre d’entre elles ne le veulent pas.

La présidence du groupe GDR sera tournante. Dans 18 mois, un des deux députés d’outre-mer la prendra, dans 36 un vert, avant 2012. Le président actuel, Jean-Claude Sandrier est l’un des signataires de l’appel « Gauche d’avenir », avec les anciens ministres PS Sapin ou Quilès. Les assistants de l’ancien groupe communiste ont tous été licenciés.

Alain Bocquet, ancien président du groupe communiste, a été proprement évincé. Il reste, soi-disant porte-parole de la composante communiste du groupe. On aimerait bien savoir de quoi il s’agit exactement. Autour d’André Gérin, quatre députés GDR se sont réunis pour « marquer leur attachement à la sensibilité républicaine et à l’identité communiste » (3 juillet). Si l’intention est louable, on ne peut qu’étonner de la présence parmi eux de Jacques Desallangres, candidat du PRG aux législatives après avoir été PS puis MRC, et de Jean-Pierre Brard, précurseur de la Mutation-liquidation du PCF qu’il a quitté en 1996, fondateur et membre de l’officine « Confrontations Europe » de Philippe Herzog aux côtés de la fine fleur du patronat (Forgeard, Kessler, Gandois, Gallois, Leclerc, Pebereau, Riboud, Peyrelevade, Schweitzer, Tchuruk ...). L’heure n’est pas à ajouter de la confusion mais à exiger des positions franches.

Communistes, nous ne saurions accepter le coup de force de la disparition du groupe communiste, participant à la volonté de faire disparaître notre parti. Rappelons à chacun des 18 qu’il est élu par les voix communistes. Exigeons des comptes à chacun!

Souvenons-nous encore, qu’à Tours en 1920, la majorité des parlementaires, ont fait le mauvais choix quand 80% des délégués militants faisaient celui du PCF. Pas un hasard !

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commentaires

P
L'invective et les références à contre-emploi ne tiennent pas lieu d'analyse politique, môssieur!
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C
Ouh là, on est en plein "crétinisme parlementaire", là...<br /> <br /> Le véritable communisme révolutionnaire ne sent pas le renfermé, mais l'avenir, sur la base d'un véritable marxisme débarrassé de la trahison stalinienne !
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