Résultats de « Haute-Vienne, terre de gauche » aux cantonales: rétablir les faits.
Lettre aux rédactions de l’Huma et de l’Echo du Centre, par Michel Perrin
Monsieur le Rédacteur en Chef de l’Humanité,
Monsieur le Rédacteur en chef de l’Echo du Centre,
Suite à l’interview de Christian AUDOIN sur les élections cantonales de 2011 sur le Limousin [Huma du 22 avril], et à son appréciation sur le fait qu’elles sont démonstratives de la validité de la démarche d’un Front de Gauche élargi, il me semble utile de rappeler les faits.
La stratégie Front de Gauche élargi, initiée lors des élections régionales en Limousin à été reprise en Haute-Vienne lors des élections cantonales de mars 2011. Une coalition électorale a été mise en place rassemblant le PCF, l’ADS (scission du PCF en 1987), le PG, le NPA, les alternatifs, appelée « Haute-Vienne Terre de Gauche ».
Il est utile de citer quelques chiffres qui permettront de se faire une opinion sur la validité d’une telle alliance électorale.
En 2004 les élections cantonales sur les mêmes cantons donnaient les résultats suivants :
I= 148926
V= 102078
E= 96205
PCF+ADS= 15224 (alliance de l’époque)
Ext.G = 3005
En 2011 :
I= 151779
V= 77250
E= 73827
PCF+ADS+NPA+ALTERNATIFS+PG = 14073
Ces résultats montrent que cette coalition n’a pas permis de faire progresser le nombre de voix, bien au contraire, puisque l’on constate une perte de 1151 voix sur l’électorat ADS+PCF et de 4156 voix si l’on considère qu’une grande partie des voix d’extrême gauche auraient pu s’y ajouter, puisque seul le NPA représentait cet électorat.
L’abstention, il est vrai, est dramatiquement plus forte qu’en 2004 et cette coalition perd nettement moins de voix que le parti socialiste (- 4905 voix) ou l’UMP, mais il est clair qu’elle n’apparaît pas comme un recours. On ne peut en aucun cas parler d’un succès électoral, sinon à admettre que pour le Front national, il s’agit d’un triomphe (+1580 voix).
Comme le dit Christian AUDOIN, « nous avons assisté à une véritable mobilisation militante de ceux qui croient à l’intérêt et à la validité de notre démarche », mais cela reste un peu court face aux impératifs de la situation politique en France.
Quant au Parti Communiste dont ne parle pas Christian AUDOIN alors qu’il en est un des responsables, il ne sort pas grandit de cette expérience bien qu’il en soit la force principale.
Le groupe communiste- ADS n’existe plus au conseil général. Il s’intitule désormais : « Haute-Vienne terre de gauche – ADS – apparentés ». Il est vrai que déjà dans la campagne le mot communiste a peu été prononcé, aucun candidat ne s’est revendiqué de cette étiquette (apparemment les candidats UMP ne sont pas les seuls à se présenter masqués).
Dans une période ou les repères de classe ont été perdus, ou l’affrontement de classe s’exacerbe, il est désolant de voir que la force politique capable de relancer le débat pour des solutions radicales de changement soit délaissée au profit de rassemblements hétéroclites de personnalités qui souvent ne représentent qu’elles mêmes.
Quant à savoir ce que deviendra l’alliance dans le futur lorsque l’on sait que dés la première session du nouveau conseil général les votes (PCF et de l’alliance) se sont dispersés sur certains dossiers dans une incohérence parfaite …???....
Michel PERRIN
Compreignac