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36ème congrès du PCF: accès au dossier (en lien)

       
       
         
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 21:27

 

Le développement des luttes actuelles, en particulier pour la défense de nos retraites, met en évidence avec une extrême acuité, la nécessité pour notre peuple, d'avoir à ses côtés, dans ces batailles décisives, un parti révolutionnaire, totalement indépendant, face aux forces de l'argent ou à la social-démocratie.

Ce parti existe, depuis 1920, c'est notre parti, le PCF. L'expérience forgée par notre peuple depuis des décennies de luttes, les traces profondes inscrites par ses militants dans l'histoire sociale de notre pays, ses pages héroïques, continuent d'avoir une résonance profonde, malgré les campagnes sans cesse renouvelées sur le thème de la mort du communisme et/ou de celle du PCF …

Le choix de Tours : plus actuel que jamais !                         17900925_p.jpg

Le peu de place accordée par la direction de notre parti au 90e anniversaire du congrès de Tours, contraste avec la place accordée à d'autres événements. Ainsi, l'an dernier, le 150e anniversaire de la naissance de Jaurès a été largement célébré, notamment par «l'Humanité». Non que la célébration de l'héritage jaurésien soit problématique, en revanche, le choix de la non-célébration du 90e anniversaire de la fondation du PCF fait problème.

Manifestement, certains éprouvent une gêne à évoquer cette rupture historique décisive avec la social-démocratie. Pour certains dirigeants du PCF, les choix effectués à Tours sont sujets à caution, voire rejetés : le clivage historique entre réformistes et révolutionnaires devrait se refermer, certains d'entre eux (on pense ici à Patrice Cohen-Séat) allant même jusqu'à considérer que le choix fait à Tours n'était pas le bon et qu'il serait temps de refermer la parenthèse ouverte alors.

Les tentatives de recomposition politique, sur le dos du PCF, autour en particulier de l'idée du «creuset» portée par Jean-Luc Mélenchon et son «de Gauche» procède elle aussi d'une démarche cherchant à clore la séquence ouverte en décembre 1920.

Raison de plus pour revenir sur cet événement, dont on voit bien que l'interprétation continue de faire l'objet d'un affrontement idéologique.

Dans le cadre de cet article, il ne saurait être question d'aborder l'ensemble du débat, autour du congrès et des 21 conditions d'adhésion à l'Internationale Communiste. Nous nous attacherons à mettre en évidence quelques uns des axes saillants de ce qui a constitué une rupture décisive avec la social-démocratie et les partis «».

Dans le contexte de l'époque, en tenant compte des possibilités révolutionnaires qui existaient alors, dans plusieurs pays d'Europe et notamment en Allemagne, il s'agissait de forger, dans tous les pays, «'avant-garde» politique, un parti communiste, sur le modèle du parti bolchévik, victorieux en octobre 1917 en Russie. C'est le mérite historique de l'Internationale Communiste (IC) d'avoir impulsé et coordonné ce mouvement .

Dans le choix des délégués du congrès de Tours en faveur de l'adhésion, il y a d'abord la haine et le rejet de la guerre, la «épulsion suscitée par la boucherie sans précédent qui avait broyé des millions d'hommes de 1914 à 1918 et dont la responsabilité incombait au capitalisme» . Or, nombre de dirigeants de la SFIO  avaient participé jusqu'au bout aux différents gouvernements «'Union sacrée», tout comme, ailleurs, les dirigeants de la IIe Internationale.

L'attrait et l'enthousiasme vis à vis de la révolution d'octobre, la «ère révolution ouvrière victorieuse», bien réels, viennent dans un second temps. L'idée reste très forte, portée par l'exemple de la «lueur à l'Est», que les luttes sociales peuvent déboucher assez rapidement sur une issue révolutionnaire, comme ailleurs en Europe.

Le PCF naît donc dans une phase marquée par les luttes ouvrières (notamment depuis l'année 1917).

Une étape décisive vers le parti «de type nouveau»

On connait le mot de Lénine, s'adressant au militant syndicaliste révolutionnaire, plus tard dirigeant de la CGTU et du PCF, Gaston Monmousseau, en 1923 : «transformation du vieux type de parti européen parlementaire, réformiste à l'œuvre et légèrement coloré d'une teinte révolutionnaire, en un nouveau type de parti, vraiment communiste, est chose extrêmement difficile. C'est certainement en France que cette difficulté apparaît le plus nettement».

En 1982, Danielle Tartakowsky soulignait combien les 21 conditions d'adhésion à l'Internationale Communiste, qui sont au cœur du débat dans les mois qui précèdent le congrès de Tours, en décembre 1920, donnent finalement une définition théorique du «de type nouveau» 

«parti qui doit transformer les pratiques traditionnelles du mouvement ouvrier (presse, pratique parlementaire, municipale, syndicale et coopérative), développer de nouvelles pratiques de lutte permettant de couvrir l'ensemble des terrains sur lesquels s'organise l'exploitation (colonies, armée, paysans), créer les conditions d'unification de ces luttes en s'organisant selon les principes du centralisme démocratique : élection démocratique des directions par la base puis application par tous des décisions élaborées par ces directions».

Le congrès de Tours n'a pas constitué, du jour au lendemain, un parti «ouvrier». Dans un premier temps, certains cadres restent imprégnés des méthodes de propagande et d'action de la vieille SFIO, sans vraie homogénéité idéologique au départ.

L'IC va donc faire porter ses efforts en particulier sur la formation de cadres issus en particulier de la classe ouvrière et du mouvement syndical.

Une fois surmontés les crises initiales et les départs de certains de ses premiers dirigeants, de jeunes responsables ouvriers, syndicalistes, vont former peu à peu – aux côtés de dirigeants «historiques», tel Marcel Cachin - le noyau dirigeant stable du PCF dès le début des années 30 et pendant des décennies, autour notamment de Maurice Thorez, Benoît Frachon ou Jacques Duclos.

Dans ce processus de formation d'un «de classe et de masse», tel qu'a pu devenir le PCF, à partir du Front Populaire, Tours est donc bien une étape majeure :

- Par la rupture décisive qu'il opère avec le parlementarisme et avec les errements et les terribles compromissions de la SFIO et des sociaux-démocrates durant la période de la guerre et de «'Union sacrée» ;

- Par le maintien dans le giron du Parti grâce à un rapport de forces favorable lors du congrès, de «L'Humanité», qui va être un outil politique décisif pour «'éducation des masses» et la diffusion du marxisme et des idées communistes ;

- Par la place désormais occupée par la classe ouvrière : notre parti a conquis peu à peu une grande influence dans le monde ouvrier, grâce notamment à ses liens étroits avec le mouvement syndical (CGTU puis CGT). De plus, ses dirigeants sont en grand nombre des militants issus de cette même classe ouvrière, constituant une vraie nouveauté et une rupture avec toutes les autres formations politiques dont les dirigeants sont très majoritairement issus de la bourgeoisie (de la petite bourgeoisie aux milieux d'affaires).

- Par la mise en pratique progressive des axes de lutte contenus dans les 21 conditions, notamment par l’internationalisme prolétarien – par exemple, la 8e condition qui concerne l’internationalisme prolétarien : ainsi, dès 1924-1925, avec la lutte contre la guerre du Maroc, ce sont de nouvelles pratiques politiques qui apparaissent dans le mouvement ouvrier, grâce au PCF, irriguant peu à peu les secteurs les plus progressistes de la société française jusqu'à nos jours.

Eric Jalade, secrétaire fédéral du Tarn

 

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commentaires

C
<br /> Excellent article Eric qui remet les pendules à l'heure ou se joue le destin de notre peuple!Seul un grand parti révolutionnaire de classe et de masse pourra entrainer des millions d'hommes et de<br /> femmes vers le socialisme à la française.Mais à ce jour le fossé grandit entre les exploiteurs et les exploité-és.En cela chaque communiste doit compter pour un!"EN AVANT JEUNESSE DU MONDE FAISONS<br /> SE LEVER LE JOUR"<br /> <br /> <br />
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