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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 07:46

La rupture est consommée au Prc, après une rencontre de la minorité du Prc autour de Nichi Vendola à Chianciano le 24 janvier, ces derniers ont décidé de faire scission et de créer leur parti politique, la Refondation pour la Gauche. Les masques tombent, et le journaliste de la Stampa a beau jeu d’ironiser sur « ce petit train » au slogan berlusconien et à la rhétorique anti-communiste; un œil sur Obama, un autre sur D’Alema.

Article de la Stampa du 25 janvier 2009 (publié sur le site de l’Ernesto - traduction AC pour vivelepcf)

Il aura comme slogan « La Gauche des libertés », une petite étoile dans son logo

La scission de Vendola donne naissance à la nouvelle mini-Rifondazione

Ferrero prédit leur sort : « ils vont vers la droite, ils seront des auxiliaires du Pd »

            Le slogan est efficace quoique berlusconien : « La gauche des libertés ». C’est ainsi que Nichi Vendola a appelé ce qui depuis hier n’est plus un vœu pieux, mais, comme dans la publicité bien connue « une réalité solide ». Oh, pas si solide que ça étant donné que personne ne sait exactement où il ira se loger, et ne saisit encore combien seront ceux qui partiront pour la nouvelle aventure. Tout de même, on dit que deux-tiers de la désormais ex-minorité de Rifondazione ont fait leur valises tandis que les autres, tout en partageant le projet de donner vie à une nouvelle gauche (qui devrait s’appeler juste La Gauche) avec Fava et Mussi[1], et une fraction des Verts, resteront encore un peu au Prc de Ferrero. Qui sait si demain, ils ne rejoindront pas leur camarades ou peut-être si les choses devaient tourner mal, ils resteront sous le toit de la vieille maison.

             Mais on verra cela plus tard, maintenant que le train, ou plutôt le petit train, est parti. Avec un de ses long discours, plein de références historiques et de suggestions, Vendola a expliqué pourquoi ce n’était plus possible de rester dans un parti, que lui-même avait contribué à fonder, devenu désormais un « refuge identitaire » qui utilise le communisme « comme une idole » pour se protéger d’on ne sait quoi. Au contraire, c’est le raisonnement du gouverneur des Pouilles, il ne faut pas s’abriter derrière des discours idéologiques mais nager en pleine mer, avec un œil vers Obama « qui a déjà changé le monde » et un œil vers ce qui pourrait arriver dans l’avenir immédiat en Italie, dans la gauche italienne. Voilà pourquoi les scissionnistes n’ont aucune intention de construire un nouveau groupuscule, pour l’instant ils se limiteront à chercher d’exister en nouant des ententes organisationnelles et peut-être électorales (le spectre des européennes plane). Qui plus est, ils n’ont pas d’argent, de sièges, de structures, pratiquement rien. L’ancien responsable à l’organisation de Rifondazione sous Bertinotti et Giordano, Ciccio Ferrara explique : « On a négocié sur rien avec Ferrero, mais on ne bougera pas des fédérations qui choisissent de rester avec nous, même s’il n’y en aura pas beaucoup ». Et le siège du parti? « Certains intéressés à notre sort se sont déclarés disponibles pour nous aider, nous avons déjà deux possibilités dans le centre de Rome. » Et qui est le bienfaiteur? Ferrara nous salue et rentre dans la salle.

            Mais la politique vient avant les affaires d’argent. Et ici on parle de politique, et on croit dans la politique. Par exemple, en regardant ce qui se passera au Parti Démocrate. « C’est évident que je crois (et espère) en une explosion du Parti démocrate, c’est-à-dire une décomposition suivie d’une recomposition de la gauche italienne », explique Rina Gagliardi, journaliste (Manifesto et Liberazione), deux ans sénatrice dans la dernière législature, une intime de Fausto Bertinotti. « C’est sûr que je serais contente si des cendres éventuelles du Pd naissaient deux nouvelles forces politiques, une de gauche et une du centre. C’est évident que nous devrions être très attentif à la première hypothèse, qui peut-être serait menée par D’Alema ». « Sur une hypothèse de ce genre, je signe des deux mains – ajoute Alfonso Gianni, ancien sous-secrétaire du gouvernement Prodi et lui aussi collaborateur proche de Fausto Bertinotti – Un beau parti social-démocrate avec nous dedans? Je signe. » Et Giordano à l’estrade : « La gauche peut renaître de la crise du Pd ».

            Mais pour le moment il s’agit seulement d’un espoir pour ne pas dire un rêve de cette toute nouvelle force politique qui s’appelle Rps (c’est-à-dire Rifondazione per la sinistra et elle a pour logo une petite étoile rouge). Un espoir qui a déjà reçu la ‘malédiction’ de Ferrero – « ils vont vers la droite, ils seront des auxiliaires du Pd » - et la bénédiction de Bertinotti, lequel a cependant voulu aussi soutenir ses fidèles qui restent au parti. Un jour ils se retrouveront ensemble, le leader historique en est sûr. Pendant ce temps, il écrit un livre avec Ritanna Armeni et la même Gagliardi, dont le titre, emprunté au poète grec et prix Nobel Konstantino Cavafis, veut tout dire : « Tu dois t’attendre à ce que la route soit longue ». De ce qu’on en sait, émerge une critique très dure de Prodi, « un homme qui s’accroche au pouvoir et est incapable de résister aux pressions des puissants ». Un de profundis sur l’expérience de l’Unione : « La formule du centre-gauche est morte là ». Et une autocritique sur sa présidence à l’Assemblée : « La tentative de peser sur la vie politique depuis ce poste s’est révélée illusoire ». Comment dire, si je pouvais revenir en arrière, je ne le referais pas.



[1] Deux dirigeants nationaux de la Gauche démocrate, scission du Parti démocrate

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