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36ème congrès du PCF: accès au dossier (en lien)

       
       
         
20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 19:08

SI LE PCF N’EXISTAIT PAS IL FAUDRAIT L’INVENTER 

Dire que la nécessité du PCF est dépassée, c’est dire que la révolution est un objectif obsolète et que la contradiction de classes n’existe plus. Il n’est qu’à voir la situation du capitalisme à tous les niveaux pour se persuader que cette affirmation est à mettre aux oubliettes. Encore faut-il retrouver dans la culture jetée aux orties quelle en était la philosophie demeurée fondamentale ! En premier lieu, il nous faut conjuguer une dialectique du futur. Au cours des années et des luttes, le Parti avait accumulé une expérience ; cette culture a principalement fleuri sur un double héritage : celui des philosophes des lumières et des combats du mouvement ouvrier français jusqu’à l’événement communard enrichis par un marxisme seulement parfois trop dogmatisé. Il n’y a donc rien de passéiste, d’archaïque, de nostalgique ou d’immobilisme à en redécouvrir les sources et les richesses. Elles le sont d’autant plus qu’elles même se sont constituées dans un constant mouvement de mise à jour à l’épreuve des luttes, des échecs. Les rejeter avec la prétention puérile d’avoir à tout réinventer comme si rien n’avait jusqu’ici existé ou si, à priori, tout étant à rejeter parce qu’ayant dépassé la date de péremption serait une ineptie. Pour le vérifier, il suffit de faire un bref inventaire de ces repères. Ce sont les peuples qui font l’histoire, ils sont enseignés plus par l’expérience (leur déboires, leurs luttes, leurs succès) que par les discours. Il nous faut définir le Communisme autrement qu’une sorte d’humanisme vague, en fait revenir aux fondamentaux, mettre au centre la dénonciation de l’exploitation de l’homme par l’homme et donc de la lutte de classes ; remettre à l’honneur les formules ambitieuses comme « le communismes c’est la maîtrise des êtres humains sur leurs rapports sociaux et sur la nature », reprendre avec vigueur les drapeaux du matérialisme historique et les donner non pas seulement à voir mais à partager. Le stade du capitalisme mondialisé en proie avec la crise va nous conduire aux pires catastrophes pour l’humanité. Cela rend plus que pertinent la nécessité d’une conscience de classes et pose en termes nouveaux, enrichis, la notion d’internationalisme. Toute l’histoire du Parti a été imprégnée de la solidarité entre classes et nations, il serait coupable de penser que cela puisse être périmé. Il ne faut donc pas hésiter à remettre au centre en mettant à jour la question du pouvoir. On a l’impression que cette question du pouvoir est tabou ; c’est faire bon marché de ce que dans toute formation politique il faut que soient prises des décisions et que la question de savoir qui les prends et comment est incontournable. Dans ce cadre, l’alternative étant pouvoir sur le peuple ou pouvoir du peuple, on renoue avec toutes les batailles de notre peuple pour la souveraineté populaire, on évite le piège libéral du trop d’Etat ou de l’Etat providence. Il est évident qu’ainsi résumé le pouvoir du peuple est simplement l’exercice d’une véritable souveraineté populaire. Dés lors que la question du pouvoir est posée en ces termes, elle se retrouve dans tous les combats car c’est dans tous les domaines et pied à pied qu’à tous moments, cette question du pouvoir est posée : contre les privatisations du service public, concernant les attributions municipales, les modes d’élections, les pouvoirs des élus et leurs responsabilités devant leurs mandats, les possibilités d’interventions populaires et la démocratisation des médias. Il nous faut donc d’urgence rendre à notre peuple colère, ambition et confiance en lui. Il ne s’agit donc pas comme c’est un peu partout la mode de montrer un projet de prêt-à-porter mais présenter à notre peuple à la fois par le discours l’exemple et l’entrainement qu’un véritable changement est nécessaire, possible allant vers la libération humaine. Sans doute un tel combat doit compter aujourd’hui sur les nouvelles formes de domination de classes mais cela ne fait qu’exiger le passage à un niveau supérieur et non pas à réviser notre combat à la baisse et aux compromis. Plus que jamais cette situation rend nécessaire un Parti de classes ayant une boussole, la donnant à voir et à faire partager mais surtout qu’il n’est pas pour souci premier de rassurer mais de motiver. Il ne faut pas être grand clerc pour penser qu’en se revendiquant avec fierté de son passé, de son héritage, de son identité et de son internationalisme, celui-ci redeviendra le point d’accroche qui aujourd’hui fait défaut à notre peuple. Il est clair que l’un des traits les plus dramatiques de la situation actuelle est que l’adversaire n’a rien de vraiment opposé face à lui. Les différences nourries ou non de phrases antilibérales ne disputent que la manière de gérer le capital en plus ou moins social. Il y a certes aussi le discours révolutionnaire mais il n’ouvre pas cette ambition communiste d’une complète libération humaine. Plus généralement, la caractéristique actuelle est que la politique du pouvoir nourrit les mécontentements mais qu’aucune force politique ne s’offre comme le ferait un PCF digne de ce nom à les faire passer ensemble de protestation à un combat commun pour un changement logique. Le gâchis est considérable car il est évident qu’il y a notamment dans la jeunesse une exigence de changement et que seraient comblés ceux qui retrouveraient des repères. Tous sont orphelins de ces enthousiasmes et des perspectives qu’on leur a enlevées. Il n’y a rien de nostalgique de retrouver la dynamique Parti Communiste dans les conditions actuelles. Lors de ce congrès où son existence est posée, le choix n’est pas entre la liquidation du parti ou le garder tel qu’il est mais entre liquider le Parti, ce qui serait jamais que finaliser le processus engagé depuis 20 ans ou en finir avec cette dérive et refaire du parti ce qu’il doit être. Les Communistes ne doivent pas oublier que le Parti n’est pas leur propriété mais celle du peuple et son internationalisme, celui de tous les autres peuples, qu’il n’est pas un but en soi mais un moyen historiquement indispensable pour que le changement soit bien réel.

Serge Fricout section de Jumilhac

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