Le 34ème Congrès et les « documents préparatoires »…
Après la conférence nationale de décembre 2007 la direction du Parti, se disant soucieuse de promouvoir plus de démocratie, s’était engagée à rompre avec le mode de préparation des derniers Congrès et à ne pas soumettre de base de discussion afin de permettre aux délégués de débattre des problèmes et des propositions émanant des adhérents eux-mêmes.
Contrairement à sa promesse, la direction nationale a une fois de plus invité à débattre sur un texte fleuve que peu d’adhérents liront en totalité et comportant encore une multitude de questions qui ne sont pas toutes sans intérêt mais qui empêchent les problèmes essentiels, vitaux, de venir au premier plan.
L’indispensable analyse critique de « la mutation », qui a été la ligne directrice du Parti pendant plus d’une décennie y est, cette fois encore, complètement ignorée. Le débat de fond sur la politique d’union qui a conduit aux 1,93% n’est pas abordé. La nécessité d’un changement de stratégie est reconnue mais posée sous forme interrogative, évoquant plusieurs alternatives possibles, mais à bien y réfléchir la plupart d’entre-elles mènent à la disparition du Parti à plus ou moins court terme. Qui peut croire à la déclaration récente de la secrétaire nationale affirmant que « personne ne veut liquider le Parti Communiste Français » alors que plusieurs articles publiés en bonne place dans l’Humanité par des membres de la direction réclamaient ouvertement sa dissolution.
Les « documents préparatoires » donnent à entendre que la disparition du PCF est peut-être devenue inévitable. Celui-ci serait aujourd’hui confronté irréversiblement à « un problème d’image » et le mot même de « communiste » serait devenu un obstacle insurmontable à son influence.
En réalité ce que les électeurs communistes rejettent et sanctionnent en votant Besancenot, c’est la politique sociale-démocrate de gestion du capitalisme à laquelle la direction du PCF s’est associée à deux reprises et qu’à l’évidence elle cherche à renouveler encore. C’est la notion « d’union de toute la gauche » fondée sur des étiquettes et non sur des contenus réels. C’est les accords d’unions sans principes à des fins électorales. C’est l’effacement de l’identité communiste.
En dépit du révisionnisme des médias, beaucoup de Français savent le rôle joué par le PCF dans le Front Populaire et à la Libération. Ils n’ignorent pas qu’il est le principal artisan des importantes conquêtes sociales et politiques d’alors. Actuellement ils constatent de visu la combativité des communistes dans les luttes pour la défense des acquis des travailleurs.
Les récentes cantonales et municipales ont montré que là où les candidats du Parti se sont présentés sous l’étiquette PCF, ils ont réalisé des résultats honorables. Mais la majorité de la direction actuelle ne veut rien entendre. Elle est engagée dans une fuite en avant irréversible. Elle pense probablement, non sans raisons, qu’elle ne peut pas reconnaître ses erreurs stratégiques sans les assumer, ce qui la conduirait à se démettre.
Cette attitude pousse tous ceux qui aujourd’hui demandent ouvertement la dissolution du Parti à augmenter leurs pressions afin de faire plier l’équipe dirigeante et obtenir que le 34ème Congrès décide la fin immédiate du PCF, suivant en cela « la voie italienne ».
Les communistes qui veulent que le PCF continue ne doivent pas se laisser abuser par les « documents préparatoires ». Ils doivent exiger que le Congrès débatte réellement des causes profondes du déclin du Parti et qu’il décide des changements stratégiques à apporter pour sa redynamisation et sa projection dans l’avenir.
J. Molina
J. Molina
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