Difficile de trouver meilleurs arguments contre la stratégie du Front de gauche que ceux que M. Mélenchon nous donne de lui-même.
Camarades, surtout ne manquez pas la vidéo ci-jointe !
C’est celle de l’émission du 2 décembre 2010 « les questions du mercredi » sur France Inter où Jean-Luc Mélenchon et Daniel Cohn-Bendit étaient invités.
Pendant les 10 minutes de débat de quoi est-t-il question, de quoi parle Mélenchon ? Des luttes en cours dans l’industrie, à La Poste ou dans les transports ? Du programme des deux formations pour les élections régionales? Du bilan de 5 ans de gestion « de gauche » dans 20 régions sur 22 ? Pratiquement pas !
M. Mélenchon est venu là pour « mettre quelque chose sur la table ». Avec insistance, tout au long de l’émission, il revient sur sa proposition : une alliance préalable avec Europe Ecologie en vue du second tour pour qu’ensemble le Front de gauche et Europe écologie grillent le PS.
La situation est cocasse (en tous cas elle semble beaucoup amuser Cohn-Bendit).
Mélenchon essaie de trouver une justification politique : le PS serait trop tenté à son gout par l’option libérale, par une alliance avec le Modem. Mais Cohn-Bendit ne se prive pas de lui rappeler que, lui aussi, est partisan d’alliances avec le Modem. Sur le « libéralisme » et l’anticommunisme de Cohn-Bendit, tout est connu.*
S’ensuit 10 minutes de la pire « tambouille » politicienne où le numéro 1 du Parti de Gauche s’enfonce dans un numéro de marchand de tapis, afin de vendre son « accord », son alliance bancale, à Cohn-Bendit. Mélenchon est clownesque au point que Cohn-Bendit peut se permettre de le rappeler à la discipline républicaine.
Cette lamentable image de la politique politicienne, que nous donne à voir la figure la plus médiatisée du « Front de gauche », est lourde pour celle du PCF, seule organisation conséquente embringuée dans celui-ci. Mélenchon d’ailleurs n’en a cure. Il parle de leader à leader, laissant voir combien il se moque du PCF et des communistes.
Ainsi, pour M. Mélenchon, peu importe le programme, peu importe les partenaires, pourvu qu’on ait des places ! Semaine après semaine, son plan s’affirme : se servir de l’organisation communiste comme tremplin pour sa personne ou, ce qui revient au même, pour une organisation (le Parti de Gauche) qui n’a pour raison d’être que la promotion personnelle de son leader.
Le PCF, l’Humanité ont à peine réagi. Malgré les négociations difficiles pour les listes, le grand amour est revenu.
Cette vidéo est un élément supplémentaire pour lever les illusions : Le Front de Gauche, ce n’est pas l’émancipation vis-à-vis du PS. C’est, au contraire, l’entrée en fanfare du PCF dans la nébuleuse social-démocrate !
Avec des Napoléon aux petits pieds tels M. Mélenchon, c’est la crédibilité du PCF qui est en jeu. En bonne roue de secours du Capital, un social-démocrate retombe toujours sur ses pattes et se refait rapidement une virginité à peu de frais. Il en est tout autrement d’un parti révolutionnaire. Il n’est pas trop tard pour mettre fin à l’OPA Mélenchon sur le PCF et à la complaisance que la direction du PCF lui accorde pour mener au bout la « métamorphose » du PCF.
La proposition d'alliance de Mélanchon à Cohn-Bendit
Nous ne résistons pas à mettre en lien cette autre vidéo, bien plus courte, enfin de rappeler aux plus jeunes qui est Daniel Cohn-Bendit et quelles sont ses convictions de longue date.
* Rappelons que M. Cohn-Bendit estime, par exemple, que « des services comme le téléphone, la poste, l'électricité n'ont pas de raison de rester dans les mains de l'État » ou qu’« il n'y a pas de raison qu'il existe un service public de télévision » (Libération du 6 janvier 1999).
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