Ce site est un espace d’information et d’échange pour tous ceux qui estiment qu’il est plus nécessaire que jamais de faire vivre le Parti communiste français, parti anticapitaliste de masse et de classe, assumant son histoire.
à : Section PCF Paris 15ème
130, rue Castagnary
75015 PARIS
LVénissieux, le 30 mai 2008
Chers camarades,
Vous m’envoyez une lettre m’enjoignant de cesser mes déclarations individuelles. Vous faîtes notamment allusion à une interview accordée au Nouvel économiste, sur laquelle je reviens dans un texte plus général et dans un courrier adressé à Stéphane Auriol.
Prendre la liberté d’exprimer publiquement les désaccords au sein du Parti communiste français est vital. Aujourd’hui, priver de cette liberté de parole ceux qui veulent continuer de faire vivre le PCF serait suicidaire. Tout au contraire, il faut démultiplier l’expression publique, libre et non contrainte des communistes.
Chaque communiste doit mener sa propre réflexion. C’est à mon sens un enjeu majeur pour la survie de notre parti. Obligeons-nous à dédiaboliser les désaccords, les oppositions et travaillons à l’unité des communistes qui veulent conserver leur parti. La pensée unique est déconcertante. N’avons-nous pas chacun une part de vérité ?
Il est vrai que l’accès aux médias n’est ni simple, ni neutre, ni sans risque. Mais
le retour à l’omerta nous conduirait au néant social.
Maire et député communiste, j’assume complètement mon rapport aux médias eu égard aux initiatives innovantes et audacieuses que nous mettons en œuvre avec la bataille des communistes.
En toute fraternité, si nous voulons réussir comme nous nous y sommes engagés le 1er septembre 2007 à Vénissieux, je crois qu’il est temps de s’occuper de l’essentiel : la bataille politique, idéologique. Rassemblons l’opposition, si possible toute l’opposition face à la politique de liquidation, dans le respect de chacun, en faisant l’effort d’éviter les a priori, les raccourcis, ce qui est blessant et surtout contre-productif, en se gardant de donner des leçons.
Quels que soient nos questionnements, nos interrogations, le mieux est de se parler, au-delà des amalgames et des jugements à l’emporte-pièce, en se préservant de lancer des anathèmes.
Je revendique ma personnalité avec mes excès, mes convictions, ma part de sincérité, de loyauté. J’ai appris à être autonome. J’ai horreur des étiquettes. Et surtout, je suis fier d’être communiste.
Recevez, Chers Camarades, mes fraternelles salutations.
André GERIN
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