Ce site est un espace d’information et d’échange pour tous ceux qui estiment qu’il est plus nécessaire que jamais de faire vivre le Parti communiste français, parti anticapitaliste de masse et de classe, assumant son histoire.
Par Marc Jammet (PCF Mantes-la-Jolie) http://marc.jammet.over-blog.com
Plus de deux millions d'électeurs se sont déplacés pour participer à la primaire du Parti socialiste. Je n'en ai pas fait partie dimanche dernier. Je n'en ferai pas non plus partie dimanche prochain pour plusieurs raisons:
Dans tous les pays soumis aux dictatures, les peuples se lèvent pour remettre en cause la mainmise d'un parti unique sur la société.
En Tunisie, ce sont plus de 100 partis politiques qui ont été déclarés en quelques mois. C'est une formidable aventure, une formidable richesse démocratique.
Allons-nous, en France, décider (ou laisser décider pour nous) de réduire notre démocratie à un choix entre deux candidats de deux partis et ce, une fois tous les 5 ans?
Non seulement ce serait anti-démocratique mais extrêmement dangereux pour la démocratie elle-même.
Est-ce un hasard si c'est justement après la réforme constitutionnelle de 2.000, après 5 années de pouvoir de la gauche où le nombre de privatisations n'a jamais aussi élevé ... que Jean-Marie Le Pen accède au second tour en 2002 et élimine le candidat de la gauche?
Au lieu de pleurnicher et d'avancer la seule idée qu'il faut dorénavant limiter le nombre de candidats - c'est à dire réduire la démocratie -, les partis politiques n'auraient-ils pas dû réagir de manière efficace sans toucher à la démocratie: instaurer un seuil (10% par exemple) à partir duquel un candidat peut se présenter au deuxième tour de la Présidentielle (et laisser ainsi le libre choix aux électeurs), s'engager à modifier leur comportement fait alors de davantage d'écoute des citoyens, de courage politique et de refus des compromissions - c'est à dire élargir la démocratie?
Cela aurait pu être un des enjeux majeurs de cette élection présidentielle avec un candidat communiste portant notamment ces valeurs.
La direction nationale du PCF, en s'appuyant sur un simulacre de démocratie interne, a malheureusement cédé aux sirènes de la pensée unique en préférant l'addition des étiquettes politiques avec le "Front de Gauche" et son programme qui n'est ni populaire ni partagé, au vrai dialogue en grand avec les citoyens, leur intelligence et leurs espoirs.
Une telle démarche est d'autant plus nécessaire qu'une partie de plus en plus importante du patronat (et des financiers) français verrait d'un bon oeil l'élection d'un président de gauche qui, profitant de son "état de grâce", décrèterait des mesures impopulaires (comme en Espagne ou en Grèce) que Sarkozy n'arrive plus à imposer.
Il y aura bien besoin alors d'un parti qui continue à porter la revendication d'une société débarrassée du capitalisme, qui contribue à construire, à faire vivre, et à rendre incontournable cet espoir que la majorité des partis politiques tente de détruire à l'occasion de cette présidentielle.
Autrement dit: plus que jamais, il y a - et il y aura - besoin en France d'un parti communiste digne de ce nom.
Marc Jammet.