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Sortie de l’euro, fin de l’euro : le débat doit avoir lieu au sein du PCF.
Rédaction vivelepcf, 18 juillet 2011
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Les plans de « sauvetage » se succèdent : « sauvetage » de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal… avec tous comme objectif le sauvetage de l’euro.
L’affolement joué par les gouvernants européens ne doit pas tromper.
De connivence avec les spéculateurs et les « agences de notation », ils sont en train de faire payer une deuxième fois la crise du capitalisme par les travailleurs de chaque pays pour le plus grand profit des capitalistes eux-mêmes.
Ils l’ont fait une première fois à partir de 2008 en aggravant les déficits publics pour aider davantage les plus riches et renflouer les banques.
Ils entendent saigner à nouveau les salariés, les retraités, les jeunes pour rembourser maintenant les « dettes » publiques qu’ils ont fabriquées. Les groupes financiers, déjà bénéficiaires hier, s’en repaissent aujourd’hui avec des intérêts galopants.
Voilà ce que signifie concrètement, techniquement « Sauver l’euro ».
Ce que le PCF avait si justement dénoncé dans les années 80 et 90 se réalise.
L’euro est l’instrument du renforcement de la mise en concurrence des peuples les uns contre les autres, de l’écrasement des salaires et des droits sociaux acquis dans chaque pays, des activités économiques en développement. L’euro facilite les délocalisations. Il a ouvert une période inédite d’accumulation financière pour les capitalistes européens…
A terme, toujours pour « sauver l’euro », les gouvernants, de droite et de gauche, et leurs idéologues ne prônent qu’une perspective : aller plus avant dans la même voie.
Il faudrait maintenant placer directement les politiques économiques nationales sous la mainmise de l’UE. Avec le « Pacte pour l’euro », dans l’accomplissement de Maastricht, c’est l’austérité à perpétuité pour les travailleurs.
Hollande et Aubry en France sont les premiers à demander plus de fédéralisme européen en matière économique et sociale.
Dans un tel contexte, le débat sur la sortie de l’euro doit absolument avoir lieu au sein même du PCF. Peu importe (si en fait mais c’est une autre question…) que Jean-Luc Mélenchon ait été l’un des plus virulents défenseurs de Maastricht et qu’il ne tient son idéal fédéraliste européen en réserve que pour mieux le ressortir, comme il l’écrit lui-même.
Réorienter la BCE, conçue au-dessus des peuples dans l’intérêt du capital, ne relève-t-il pas de l’illusion ? Une illusion qui risque de surcroît de légitimer sa domination.
Comment imaginer que l’UE, bloc de puissances impérialistes, allié avec des puissances émergentes, puisse avoir une politique monétaire favorable pour les peuples, même si l’on veut bien imaginer qu’elle rivalise un jour avec le dollar ?
Comment imaginer une intervention des travailleurs sur la base de propositions telles que la création « de fonds régionaux pour l’emploi et la formation », cogérés par les régions (de gauche ?), le patronat et les syndicats locaux, promouvant « la sélectivité dans l’attribution des garanties d’emprunt ou des bonifications d’emprunt » ?
Pourquoi toujours situer tout changement au niveau de l’UE, échelon qui esquive les réalités démocratiques nationales ? Comment imaginer une UE sociale ?
Vraiment toutes ces questions méritent discussion, d’urgence !
Les réalités nationales sont loin d’avoir disparu. Les Etats nationaux, suppôts de l’UE, n’ont peut -être jamais été plus diligents dans l’intérêt du capitaliste monopoliste. C’est toujours dans le cadre national, plus que jamais, que se construisent les rapports de force, les luttes qui peuvent gagner des ruptures avec la politique du capital. Les batailles de nos camarades grecs, dans ce sens, nous renforcent considérablement, en tout internationalisme.
La sortie de l’euro ne se pose pas dans une perspective unique.
Elle n’aurait pas les mêmes répercussions selon les pays.
Une partie des capitalistes grecs, suivant leur secteur d’activité (ex : tourisme), peut trouver intérêt à une sortie unilatérale, éventuellement provisoire, de la zone euro. Pas une autre (armateurs, finance).
Les gouvernants européens ne la souhaitent visiblement pas craignant un précédent politique qui ébranle l’euro dans les autres pays. La légitimité de l’’UE du capital n’a jamais été aussi faible parmi les peuples. Nous devons nous en féliciter d’autant plus que nous y avons contribué.
Une sortie de l’euro de la France signifierait, elle, directement la fin de la monnaie unique, la fin de l’euro.
Le système a chargé le FN, comme au moment de Maastricht ou du TCE, de dévoyer une bataille dont il sent qu’elle peut être portée largement par les travailleurs. Nous sommes, comme en 1992 ou en 2005 à l’opposé de cette caricature.
Evidemment, pour nous communistes, la sortie de l’euro n’est pas une fin en soi. Elle n’est pas synonyme de rupture avec le capitalisme. Elle ne peut s’imaginer sans d’autres conquêtes à la hauteur du rapport de force qui permettrait de la gagner : notamment la remise en cause des dettes et déficits publics fabriqués, la (re) nationalisation démocratique du secteur financier. Notre revendication s’accompagnerait des propositions que nous portions, il y a encore une quinzaine d’années, de coopération monétaire internationale, dont la constitution d’une monnaie commune internationale (voir articles plus détaillés en lien ci-dessous).
Le rejet de l’UE du capital, de l’euro, pour lequel il faudrait accepter tous les sacrifices est très large parmi les travailleurs. Les votes non de 1992 et 2005 ont été des votes de classe. La propagande, notamment inculquée à l’école et à l’université, prend mal.
Le PCF doit être fidèle à son analyse, percutante depuis le début, condamnant l’Europe supranationale du capital.
C’est ce que nous pensons. Qu’enfin s’ouvre le débat au sein du Parti !