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Le PCF peut s’enorgueillir d’avoir conduit les campagnes les plus conséquentes contre l’Europe supranationale du capital.
Contre le Traité de Maastricht en 1992, puis pour un référendum le Traité d’Amsterdam jusqu’en 1998, nous avons marqué beaucoup de points dans la dénonciation des méfaits de la monnaie unique qui allait devenir l’euro.
Depuis, en France comme dans tous les pays, avec la crise du capitalisme, l’UE du capital subit une profonde crise de légitimité et rencontre des résistances nationales toujours plus fortes. Les gouvernements nationaux, de droite ou socio-démocrates, peuvent de moins en moins utiliser le prétexte européen pour mener leur politique de casse des acquis sociaux et démocratiques. En difficulté, les dirigeants européens font front uni devant les opinions publiques pour défendre le principal de l’UE : l’euro.
Sarkozy, dans ces vœux au pays, a mis en garde solennellement contre les dangereux irresponsables qui évoqueraient la sortie de l’euro. Mme Merkel a fait de même avec autant d’insistance. M. Papandréou fait payer tous les sacrifices au peuple grec pour rester dans la zone euro.
Aussi c’est avec surprise que nous lisons les déclarations insistantes des principaux dirigeants du PCF pour défendre l’existence de l’euro. Avant MG. Buffet dans l’Huma, Pierre Laurent, tout juste désigné président du PGE, déclare à la presse, le 8 décembre 2010 : « La sortie de l’euro n’est pas la solution. Ce n’est pas la sortie de l’euro qui peut arranger les choses. … Donc changeons l’euro et la manière de l’utiliser mais ne bazardons pas l’instrument ».
Qu’est-ce qui peut justifier un tel revirement par rapport aux analyses que les communistes ont toujours défendues ?
Que l’on ne vienne pas nous dire que ne nous pouvons pas défendre une position en étant mal accompagné ! Puisque les Le Pen sont pour la sortie de l’euro, nous ne devrions pas l’être. Dans ces cas-là comme Mitterrand et les socialistes nous le disaient déjà, nous n’aurions pas dû combattre Maastricht. A gauche, Mélenchon ne s’embarrasse pas pour cela (France Soir du 8/01/11). Nous savons bien comment Le Pen est utilisé pour détourner les aspirations populaires. Nous savons (voir ci-contre) combien ses positions nationalistes et racistes l’amènent à soutenir en vérité l’EU du capital.
En s’opposant à l’euro, on se retrouverait aussi dans le camp des capitalistes allemands, des égoïstes qui veulent abandonner les pays européens aux économies les plus faibles. Les capitalistes allemands sont au contraire au 1er rang pour défendre l’euro, avec les capitalistes de tous les pays, armateurs grecs compris.
Exactement comme le Parti le dénonçait dans les années 90, l’euro favorise les capitalistes dominants. Il renforce encore la concurrence, « libre et non faussée », au sein de la zone euro, écrasant les activités en développement. L’euro « fort » fait le jeu des économies structurellement exportatrices mais pénalise les activités moins « compétitives ». Il encourage les délocalisations dans des pays ateliers, aux marches d’Europe de l’est ou plus loin.
Tout cela nous l’avions dit et cela se vérifie de même que l’aggravation des tensions nationales. La presse démagogique de chaque pays accuse les autres peuples d’être coupables de la crise, d’être irresponsables, paresseux…
Pierre Laurent estime que : « les pays qui sortiraient de l’euro seraient seuls face à la guerre économique actuelle ». Grecs, Irlandais, Portugais font l’expérience de la solitude avec l’euro ! Les sacrifices qu’on leur demande, 20% de perte de pouvoir d’achat en 2 ans, sont sans commune mesure avec les conséquences des dévaluations des années 1992/1993 de la livre et de la lire.
Sortir le l’euro et revenir aux monnaies nationales ne réglerait pas tout. Certes ! L’existence d’une monnaie nationale n’est pas le socialisme. Elle reste sous le contrôle des capitalistes nationaux, des banques centrales nationales, mais elle n’est pas hors de portée politique des peuples.
C’est l’aspect fondamental. Les dirigeants du Parti affirment que l’euro pourrait se transformer en la monnaie commune de coopération que nous appelions de nos vœux dans les années 90. Mais comment ? Comment laisser l’illusion d’une démocratisation de la BCE, même si hypocritement ses statuts intégraient des objectifs de croissance et d’«emploi » comme… ceux de la FED américaine ? Les peuples, les démocraties nationales n’ont aucune prise sur elle. De telles propositions ne font que légitimer ce que nous devons combattre !
Une monnaie commune n’est envisageable qu’avec le retour de monnaies nationales.
Au moment où l’euro, l’UE subissent une crise de confiance, de la part de peuples qui se mobilisent par millions contre la politique du capital, quel est le rôle des communistes ?
Certainement pas de rentrer dans le consensus pro-européen !
Mais de miser sur le rapport de force politique, de haut niveau, qui a amené à rejeter à 55% le Traité constitutionnel en 2005.