Ce site est un espace d’information et d’échange pour tous ceux qui estiment qu’il est plus nécessaire que jamais de faire vivre le Parti communiste français, parti anticapitaliste de masse et de classe, assumant son histoire.
PCF : Nous ne laisserons pas avaliser,
dans un congrès non statutaire, des décisions du « sommet » du Front de gauche
Communiqué, mercredi 9 juin 2010
Normalement, c’est aux communistes de décider souverainement de la stratégie nationale de leur parti, le PCF.
Mais à une semaine à peine du début du « congrès » extraordinaire, il semble que tous les choix de fond sont déjà tranchés.
Le Front de gauche se réunit ainsi en « sommet » le 9 juin 2010 avec comme ordre du jour : « comment continuer le Front de gauche et le structurer », « comment aller ensemble aux futures élections » ? Restent à négocier – et ça peut durer éternellement - entre dirigeants du PCF, du PG et de GU les modes de désignation des candidats pour les élections à venir, des cantonales de 2011 aux législatives de 2012 en passant, bien sûr, par les présidentielles et le programme « unitaire » qui emballera les candidatures communes. Déjà la direction du PCF en a acté le principe dans un échange de courriers avec le PG.
A quoi va bien servir alors le « congrès d’étape » du PCF puisque tout est déjà ficelé sinon à avaliser les choix de la direction du Parti et du Front de gauche et à les imposer aux communistes comme décisions de congrès ? Ce n’est pas acceptable.
Il se confirme qu’à chaque étape, la préparation de ce « congrès » viole les statuts et les règles démocratiques de fonctionnement du PCF. Un « congrès » non statutaire, ne peut pas prétendre en être un, ni même être légal.
La quasi-totalité des assemblées de section sont déjà passées (ou n’auront pas lieu), comme près de la moitié des congrès départementaux. Ces conditions de précipitation auront laissé au mieux quatre semaines aux communistes de base pour prendre connaissance des textes et en discuter, un délai contradictoire avec les statuts (art.11.1). Sans surprise, la participation a été très faible. De nombreuses fédérations n’ont pas pu fixer les délégations des sections suivant les dispositions statutaires (art.10).
La direction du Parti ne soumet pas à amendement les textes qu’elle a adoptés. On discute dans le vide sur des textes à la fois unilatéraux et évasifs. Les résolutions de la phase finale du congrès pourront tomber du ciel, du « sommet ». Là encore, il y a violation des statuts (art.11.2).
Nous avons déposé un texte alternatif, intitulé « Face au capital, aujourd’hui plus que jamais, le peuple a besoin du PCF ». C’est une proposition de base commune de discussion alternative, telle que les statuts le prévoient. Elle est maintenant signée par 650 camarades dont 9 membres du Conseil national, 25 secrétaires de fédération ou de section.
La direction du Parti a réceptionné le texte alternatif.
Marie-George Buffet, à la réunion des secrétaires fédéraux du 26 mai, répondant s’est engagée à ce qu’il soit publié dans le courrier internet « Info-Hebdo ». Cela ne fait pas le compte mais cet engagement n’a pas été tenu à cette heure.
Olivier Dartigolles a affirmé à la presse que le texte serait soumis « aux discussions du congrès conformément aux statuts ». Ce n’est pas le cas. Les statuts précisent que les propositions de base commune sont portées à la connaissance de tous les adhérents.
Robert Injey nous a informés qu’il n’y aurait pas de vote des adhérents sur les textes, là encore en contradiction avec les statuts (art 11.1).
Dans cette situation, nous demandons encore plus fortement l’envoi de notre texte aux adhérents et l’organisation d’un vote.
Nous exigeons une page de tribune dans le supplément « Communistes » du 16 juin. Nous invitons les camarades à relayer cette demande et à continuer de signer et de faire signer le texte.
La direction du Parti a-t-elle peur de l’information et de la consultation des communistes ?
Notre démarche reste la même :
- Nous dénonçons les conditions antidémocratiques de ce congrès.
- Nous apportons des éléments et des analyses pour ouvrir le débat de fond.
Au 34ème congrès, dans leur grande majorité, les communistes se sont prononcés pour le maintien et le renforcement du PCF. C’est contradictoire avec la poursuite de la dilution du parti et des positions communistes dans un Front de gauche politicien et électoraliste, une « unité de petits » qui ne correspond pas à nos objectifs de rassemblement. Le PCF ne peut pas se fondre pas dans une force d’appoint de la social-démocratie, rivée sur 2012.
Notre parti ne doit pas être happé dans le système, dans des négociations politiciennes autour de l’élection présidentielle. C’est pour cela que nous nous prononçons pour que soit décidé dès maintenant le principe d’une candidature PCF.
La priorité doit être accordée au rassemblement dans les luttes, non pour préparer l’alternance, mais pour faire plier le gouvernement tout de suite dans sa violente offensive antipopulaire.
Il y a une attente dans le monde du travail : l’attente du parti de classe et de masse que seul le PCF a été, l’attente de propositions et d’actions nationales en rupture avec le consensus de l’idéologie dominante, par exemple contre l’UE du capital, pour des nationalisations, pour la défense du financement solidaire de la Sécurité sociale...
La perspective socialiste et internationaliste que notre parti a portée depuis sa naissance, il y a 90 ans au congrès de Tours, est plus que jamais d’actualité.
Nous ne laisserons pas ce « congrès » non-statutaire décider à la place des communistes de continuer l’effacement du PCF et de ce qu’il représente. Nous ne nous le laisserons détourner par ceux qui pensent et disent depuis 20 ans que le Parti n’a plus de raison d’être et qui choisissent de mettre en scène leur départ aujourd’hui. Nous ne nous laisserons pas détourner par ceux qui placent leurs billes personnelles pour les présidentielles.
Il est d’une importance primordiale que s’exprime, d’ici ce « congrès », au moment du « congrès » et ensuite, avec force et visibilité, que les communistes veulent faire vivre et renforcer leur parti, le PCF, pour affronter le capital.
Contacts : Frédéric Bernabé, secrétaire de la Fédération de la Haute-Saône, CN (pcf70@wanadoo.fr); Eric Jalade, secrétaire de la fédération du Tarn, CN (eric.jalade@orange.fr); Emmanuel Dang Tran, secrétaire de la section de Paris 15ème, CN (pcf15@wanadoo.fr); Corinne Bécourt, section de Saint-Quentin, membre du CN (corinnebecourt@hotmail.fr) ; Fabienne Debeauvais, section d’Amiens, CN ; Claude Fainzang, section Paris 19ème , CN (claude.fainzang@wanadoo.fr) ; Dominique Negri, secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères, CN (d.negri@wanadoo.fr); Christian Tabaglio, section de Jarny, CN (christian.tabaglio@wanadoo.fr)