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NOUVEAU SITE ACTUALISE QUOTIDIENNEMENT: http://vivelepcf.fr/

 

36ème congrès du PCF: accès au dossier (en lien)

       
       
         
8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 19:18
Déclaration du Comité Central du PCG après le meurtre d’un jeune de 15 ans.

Nous condamnons le meurtre de sang froid d’un jeune de 15 ans, Alexandros Andreas Grigoropoulos commis dans le quartier d’Exarchia à Athènes.

 

Les dirigeants des forces de police et le gouvernement en portent la responsabilité écrasante. Ce drame est le résultat de l’instruction et des directives données aux forces de sécurité, qui les dirigent contre le peuple, contre le mouvement social et la classe ouvrière, contre la jeunesse en lutte.

 

Les mesures répressives de l'État correspondent entièrement aux attaques qui frappent la vie quotidienne et le droit des jeunes au travail, à l’éducation, à un emploi stable, à travers la flexibilité. Leur but est d’intimider les travailleurs et la jeunesse.

 

Les actes de vandalisme et les voies de fait n'ont rien à voir avec le mouvement populaire de masse. Ces actes légitiment la violence et l'autoritarisme. Par ailleurs, elles sont utilisées comme un alibi par le gouvernement réactionnaire de la « Nouvelle Démocratie » (droite NDRL) comme par ses prédécesseurs pour dissimuler le fait que la vraie cible de la répression étatique est le mouvement ouvrier.

La seule réponse efficace aux provocations du gouvernement est l’organisation du mouvement social, la mobilisation de la jeunesse, combative, organisée et disciplinée. Les causes réelles et la responsabilité de ce drame ne doivent pas être dissimulées comme ça s’est passé dans d'autres cas (par exemple la torture des immigrés dans les commissariats de police, le passage à tabac d’un étudiant à Salonique, etc.)

Nous appelons la jeunesse à exprimer fortement son indignation, et de faire, par l'intermédiaire de sa lutte organisée, désigner les responsabilités politiques, criminelles de la répression policière.


Les écoles, les universités, les instituts d'enseignement technique, de formation professionnelle et les écoles du soir doivent rester fermés. Les organisations de masses doivent diffuser des déclarations condamnant les agressions policières et organiser des manifestations de masse et des rassemblements.

 

Nous appelons les jeunes, ensemble avec les travailleurs à prendre part en masse à :

• aux manifestations organisées par le Parti communiste de Grèce et la Jeunesse communiste à Athènes et dans toute la Grèce contre l'Etat policier

• à la grève générale le mercredi 10 décembre par les organisations syndicales de classe, aux rassemblements organisés à Athènes et dans 63 villes de Grèce .

 

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27 novembre 2008 4 27 /11 /novembre /2008 20:14

10ème rencontre internationale des partis communistes et ouvriers

 

Communiqué de presse du comité central du PC do B

 

Texte intégral du communiqué de presse suivant la 10ème rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, organisée par le Parti communiste du Brésil, à Sao Paulo les 21, 22 et 23 novembre 2008. Traduction depuis l’anglais par vivelepcf.

 

La dixième rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, organisée par le Parti communiste du Brésil, s’est tenue avec succès à Sao Paulo au Brésil du 21 au 23 novembre 2008. 65 partis étaient présents de 55 pays différents (voir la liste en annexe).

 

Les représentants des partis sont intervenus sur l’ordre du jour de la réunion : « Les nouveaux phénomènes dans le cadre international. L’aggravation des contradictions et des problèmes au niveau national, social, environnemental et anti-impérialiste. La lutte pour la paix, la démocratie, la souveraineté, le progrès et le socialisme. L’unité d’action entre les partis communistes et ouvriers ». La rencontre a permis un riche échange d’idées. Les textes des différentes interventions seront publiés intégralement par le parti hôte.

 

Le Président de la République fédérale du Brésil, Luis Inacio Lula da Silva, a adressé un message aux participants à la rencontre dans lequel il exprime sa « reconnaissance pour toutes les luttes en faveur des travailleurs et des pauvres » et « leur engagement pour construire un nouvel ordre économique international ».

 

Cette dixième rencontre internationale s’est déroulée au milieu d’une sévère crise du capitalisme, un sujet présent dans toutes les interventions. De nombreux participants ont insisté sur la nature structurelle et systémique de la crise, soulignant que la crise est une caractéristique du développement capitaliste, intensifiée dans le cas présent par les politiques financières néo-libérales des dernières décennies.

 

La crise actuelle démontre la faillite totale et l’effondrement du néolibéralisme comme l’ont fait ressortir plusieurs orateurs, mais cela ne signifie pas pour autant automatiquement la fin du capitalisme. Au contraire, la bourgeoisie se sert de son pouvoir politique dans les pays développés pour monter une opération de sauvetage du système. Mais loin de rendre le capitalisme vertueux, ces politiques visent à faire payer aux travailleurs le prix de la tentative de résolution des contradictions intrinsèques au système.

 

Cette crise aiguë fait aussi voler en éclats le mythe selon lequel la contre-révolution des années 1989/1991 aurait représenté le triomphe final et irréversible du capitalisme. Elle met en évidence à la fois les limites du capitalisme comme système social et la nécessité de le renverser suivant une voie révolutionnaire.

 

Sur la question de la crise capitaliste, les 65 partis ont adopté la « Proclamation de Sao Paulo », qui affirme que « le socialisme est l’alternative ».

 

Beaucoup de partis ont souligné la dimension positive de la montée de la contestation de l’hégémonie des Etats-Unis dans le monde, constatant que l’humanité est entrée dans une phase de renforcement de la lutte anti-impérialiste, pour l’indépendance, le développement et le progrès social des peuples et des nations. Dans cette optique, certains partis ont pointé l’importance de l’émergence de nouvelles coalitions de pays en développement comme l’IBSA (le forum trilatéral groupant l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud) et les rencontres régulières du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) comme expressions du renforcement des relations sud-sud.

 

Pour tous les partis communistes et ouvriers présents, la crise renforce la nécessité de mettre à l’ordre du jour la transition vers le socialisme et d’intensifier la bataille idéologique dans la population à un moment où les limites du capitalisme sont exposées aux yeux de tous.

 

Les partis présents ont mis l’accent sur l’importance symbolique que revêt la tenue pour la première fois de leur rencontre annuelle en Amérique Latine, soulignant l’élargissement international des rencontres annuelles et mesurant que cette région est devenu un pôle de la résistance anti-néolibérale et anti-impérialiste.

 

La dixième rencontre a adopté une déclaration de « solidarité avec les peuples d’Amérique Latine et des Antilles », saluant les luttes populaires et les récentes victoires obtenues dans le continent par les forces démocratiques, progressistes et anti-impérialistes, dont les communistes.

 

Les participants à la rencontre ont exprimé leur haute préoccupation au sujet de la situation explosive au Proche-Orient causée par les projets de l’impérialisme pour redessiner la région, l’occupation de l’Irak et l’oppression ininterrompue du peuple palestinien par Israël. Les partis ont en particulier appelé l’attention sur la crise humanitaire à Gaza causée par l’état de siège imposé par Israël, demandé la levée du siège ainsi que la suppression du mur raciste et des colonies israéliennes.

 

Les participants ont décidé de développer une série d’actions coordonnées comme des initiatives sur la crise capitaliste, des campagnes de solidarité avec Cuba à l’occasion du 50ème anniversaire de la Révolution cubaine, des initiatives contre l’OTAN à l’occasion des 60 ans de sa fondation, des actions de solidarité avec la Palestine, dont la visite de délégations à Gaza.

 

Tout le long du week-end, les délégués des 65 partis communistes et ouvriers ont pris part à un rassemblement public de solidarité avec la lutte des peuples d’Amérique Latine. Ils ont eu l’occasion d’écouter, comme les militants communistes brésiliens, les contributions de représentants de mouvements politiques et sociaux progressistes d’Amérique Latine et de réaffirmer leur solidarité internationalistes.

 

Sao Paulo, le 23 novembre 2008

Parti Communiste du Brésil - PCdoB.''

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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 09:17

Grève en Grèce, le 21 octobre 2008 

 

Communication du bureau international du Parti communiste grec, KKE (traduction depuis l'anglais - vivelepcf).

 

Des centaines de milliers de manifestants ont marché dans à travers Athènes et les principales villes grecques en protestation contre les privatisations, le blocage des salaires et la réforme du système de retraite.

 

Le gouvernement conservateur du premier ministre Costas Karamanlis entend en effet accélérer son programme de privatisation et réviser le système de pension du pays.

 

Son plan comprend la suppression des dispositifs de retraites anticipées, la fusion de caisses de retraites avec des fonds de pension et l’absorption des retraites complémentaires.

 

Dans tout le pays, les services publics ont dû rester fermés, des centaines de milliers de travailleurs ayant rejoint la grève nationale à l’appel du PAME [Front général des travailleurs militants] et de deux syndicats officiels.

 

Près de 200 vols intérieurs et internationaux, de nombreuses liaisons ferroviaires ont été annulées. Des ferries sont restés dans les ports.

 

Les transports publics ont été interrompus plus de 12 heures. Les hôpitaux d’Etat ont fonctionné avec des effectifs minimum alors que les écoles, les universités et les bureaux de poste n’ont pas ouvert leurs portes. Un grand nombre d’usines, d’entreprises privées, des milliers de petits commerces sont également restés fermés.

 

Des employés de banque, des juristes, des journalistes, des ingénieurs civils se sont joints aussi au mouvement de grève. Les journaux n’ont pas paru, les chaînes de radio et de télévision n’ont pas émis pendant 24 heures. Le pays est effectivement resté paralysé.

 

Dans beaucoup de secteur, le taux de grévistes a dépassé les 90%.

 

De grandes assemblées et des manifestations ont été organisées par le PAME dans les 63 plus grandes villes du pays pour réclamer :

 

-          le rejet du projet de budget pour 2009 qui doit être soumis au Parlement cette semaine.

-          le rejet des mesures en faveur des banques et du grand capital prises en lien avec la crise.

-          le salaire de base à 1400 euros.

-          l’arrêt de toutes les privatisations

-          des mesures pour les travailleurs immigrés

-          la solidarité avec la grève des étudiants

 

Les manifestants ont condamné le plan de 28 milliards d’euros décidé par le gouvernement pour venir à l’aide des banques frappées par la crise financière internationale. Sur une banderole, on pouvait lire : « pas un euro pour soutenir les capitalistes ».

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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 16:31

 

 

Des élections régionales et le premier tour d’élections sénatoriales partielles avaient lieu en République tchèque samedi 18 octobre 2008. Elles ont été marquées par une abstention relativement plus faible qu’en 2004, un peu plus de 40% de participants, et par une nette défaite des partis de la coalition au pouvoir, l’ODS réactionnaire du premier ministre Topolanek qui tombe à 23%, les Chrétiens-démocrates, 7%, et les Verts, 6%.

 

Les socio-démocrates enregistrent une importante progression avec de l’ordre de 36% des suffrages exprimés.

 

Le Parti communiste de Bohème-Moravie, KSCM, gagne des voix sur 2004 avec plus de 15%, un progrès également par rapport aux législatives de 2006 (12,8%).

 

En pointe dans les luttes sociales comme dans la mobilisation contre le déploiement de bases militaires américaines de l’OTAN dans le pays, le KSCM consolide ainsi sa position institutionnelle. Rappelons que, malgré l’anticommunisme du pouvoir confinant à une chasse aux sorcières (interdiction des jeunesses communistes), le KSCM n’a jamais renoncé à son identité communiste.

 

Son bon résultat électoral, complétant son action nationale et internationale, représente un signal encourageant pour tous les communistes.

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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 07:22

Résultats 28 septembre 2008 : le KPÖ a obtenu 1,3% en Styrie, 0,8% au plan national, la coalition de « gauche » un résultat insignifiant, inférieur à 0,1%. L’extrême droite bondit de 15 à 29%. Le SPÖ passe de 35,3% à 29,7% ; le parti conservateur de 34 à 25%.


Ci-dessous l'interview, avant le scrutin, de Manfred Eber, tête de liste du Parti communiste autrichien (KPÖ) dans la région de Styrie, parue dans le quotidien allemand Junge Welt. Traduction par vivelepcf.

 

La Styrie est une région industrielle du sud-est de l’Autriche comptant 1,3 million d’habitants. C’est la seule où le Parti communiste autrichien conserve une influence significative au plan local, avec des résultats aux élections municipales entre 12 et 20% par exemple dans la capitale Graz (250.000 habitants). La fédération de Styrie du KPÖ s’oppose depuis plusieurs années à la stratégie de la direction fédérale du Parti. Elle refuse ainsi l’alignement sur les positions du PGE et de ses principaux initiateurs en Europe (NDT).

Pour les élections nationales du 28 septembre 2008, les communistes de Styrie ont présenté leur propre liste.

« Pour nous, il n’y a pas de tabou sur la question de l’UE »

 

 

 

- Dimanche, l’Autriche va élire son parlement, le Nationalrat. Le parti social-démocrate, SPÖ, semble, derrière son nouveau président Werner Faymann, avoir redécouvert sa conscience sociale dans la campagne électorale. Que faut-il retenir de son programme en cinq points ?

 

Dans ces cinq points, il est question de réduire la TVA sur les produits alimentaires, de supprimer les frais d’inscription pour les études, d’augmenter l’argent pour les soins, d’introduire une 13ème aide familiale et de prolonger la réglementation en faveur des travailleurs effectuant des travaux pénibles. Ce sont des pas dans la bonne direction. Mais au regard du renchérissement du coût de la vie, c’est très insuffisant. Le Parti communiste d’Autriche (KPÖ) en Styrie, va au-delà et se prononce pour la suppression des taxes sur les loyers, les médicaments et les soins. Les personnes qui ne vont pas bien doivent effectivement être soulagées. Nous considérons également qu’un contrôle des prix des produits alimentaires de base et de l’énergie serait une mesure nécessaire et efficace. Mais elle est bloquée par tous les partis représentés au Parlement.

Dans le même temps, nous réclamons des mesures fiscales qui fassent passer à la caisse le capital financier : des impôts sur la fortune, une imposition des fondations, la réintroduction d’un impôt sur les successions et les donations.

 

Qu’y a-t-il d’autre dans le programme du KPÖ ?

 

Nous pointons les conséquences de la politique de privatisation des dernières années, des dernières décennies, notamment leurs répercussions négatives pour les salariés, confrontés à une intensification de la pression au travail, aux suppressions d’emploi, à l’augmentation du temps de travail.

Mais la dégradation de l’offre de service s’est dégradée aussi aux dépens de l’ensemble de la population, par exemple avec la privatisation partielle de la poste. Nous sommes pour l’arrêt immédiat des privatisations et pour des « déprivatisations » dans les secteurs les plus importants de la vie économique, comme dans les banques et assurance, mais aussi dans l’industrie.

Par ailleurs, nous poursuivons notre travail fondamental de critique de l’UE. Un retrait de l’UE n’est pour nous, contrairement à tous les autres partis, pas un tabou.

 

Au plan fédéral, le KPÖ ne se fait pourtant pas du tout remarquer comme parti de la protestation sociale.

 

En Styrie en tout cas, le KPÖ est le parti de la protestation sociale.

 

Le KPÖ de Styrie a réussi ces dernières années à ramener vers la gauche le mouvement de protestation qui était allé vers la droite. Mais en ce moment, le très à droite Parti libéral d’Autriche (FPÖ) a de nouveau le vent en poupe. Comment l’expliquez-vous ?

 

Le FPÖ a connu une crise profonde à la suite de sa participation au gouvernement entre 2000 et 2006 et de scandales internes. Elle a abouti à une scission. Le KPÖ a pu en tirer profit en Styrie grâce à sa politique dirigée vers les travailleurs et à la popularité de Ernest Kaltenegger, conseille municipal de Graz en charge du logement. Maintenant, le FPÖ reprend visiblement des forces et a vu à toutes les dernières élections ses résultats progresser. Il va faire très bonne figure également aux élections nationales.

 

Entre le KPÖ de Styrie et la direction fédérale du KPÖ existent d’importantes différences de vue. Comment cela se traduit-il dans la campagne électorale ?

 

Le KPÖ de Styrie n’est pas représenté à la direction fédérale du KPÖ et agit, pour l’essentiel, de façon indépendante. Nous conduisons notre propre campagne électorale, qui se différencie sur le contenu sur bien des questions du KPÖ fédéral. Alors que celui-ci réclame un l’institution d’un revenu minimal d’existence, sans conditions, nous défendons en Styrie la diminution du temps de travail, le plein emploi, la coopération avec les syndicats et une assurance sociale de base dirigée vers la réponse aux besoins. Il y a également des différences dans l’attitude par rapport à l’UE. Les prestations sur ce sujet de la tête de liste fédérale du KPÖ dans les médias nationaux mais aussi dans les médias de Styrie n’ont certainement pas aidé.

 

A côté du KPÖ, se présente au plan national une liste intitulée « La Gauche ». Pourquoi le KPÖ ne s’y est-il pas joint ?

 

Il a eu des discussions à tous les niveaux. Le KPÖ fédéral s’est décidé rapidement pour des candidatures indépendantes. La prétention de « La Gauche » de constituer une large alliance électorale à gauche du SPÖ et des Verts ne s’est pas réalisée et se limite à Vienne à quelques organisations de gauche et d’extrême gauche. En Styrie, nous avons un bon rapport avec elle mais pour des raisons d’organisation, elle n’a pas été en mesure de se présenter ici.

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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 12:21

Sur le conflit militaire au Caucase

 

Dans l’attente d’une éventuelle analyse de la direction du PCF*, celle de nos camarades portugais, lucide et responsable, donne des repères d'analyse, que nous partageons, sur le conflit militaire dans le Caucase, notamment le rôle criminogène de l’OTAN.

Plus que jamais, construisons le rapport de force contre le retour de l’Etat français dans le commandement intégré de l’OTAN, tel que le pouvoir l’a programmé pour 2009 !

Un communiqué, signé MG Buffet, daté du 12 août a été mis sur internet aujourd'hui 19 août. Il soutient la position de l'UE défendue par Sarkozy, ne porte aucune condamnation de l'OTAN. Il appelle à des négociations impliquant les USA...

 

Au sujet du conflit militaire au Caucase et les dangers pesant sur la paix et la sécurité internationales.

Communiqué du Parti communiste portugais, 14 août 2008 (traduction par AJ pour vivelepcf.fr)


Le Parti communiste portugais déplore la perte de vies humaines et les destructions provoquées par le conflit militaire au Caucase. Il appelle à la fin des hostilités, élément essentiel pour engager des négociations de paix entre la Russie et la Géorgie, qui, pour le PCP, doivent être conduites dans le cadre des Nations Unies suivant les principes du droit international, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats, la non-ingérence dans leurs affaires intérieures.

Les développements militaires et diplomatiques des derniers jours confirment que ce conflit ne peut être regardé à la seule lumière des questions touchant aux territoires et à la souveraineté de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie. Il doit être considéré en premier comme l’expression concrète de l’évolution actuelle de la situation internationale, marquée par une nouvelle course aux armements, le renforcement de la militarisation des relations internationales et la prolifération des situations de tension et de conflits armés, suscitée par les membres de l’OTAN et ses alliés en vue de dominer les zones géostratégiques importantes du globe et de contrôler l’exploitation et le transport des ressources naturelles comme le gaz et le pétrole.

Voilà longtemps que le PCP a lancé l’alerte. L’accentuation du caractère agressif au niveau mondial de l’OTAN, son extension aux frontières de la Russie, la montée de la confrontation des Etats-Unis et de l’OTAN avec la Russie et la Chine, la militarisation de l’Union européenne, la destruction de traités fondamentaux pour l’équilibre stratégique mondial comme le traité ABM [anti-missile balistique] avec l’installation du système de défense anti-missile nord-Américain à l’est de l’Europe, les menaces constantes sur des Etats souverains comme l’Iran, la persistance de guerres illégales et criminelles en Irak ou en Afghanistan, ou encore le transfert d’armements en Géorgie depuis les Etats-Unis et Israël, tous ces facteurs d’instabilité sont d’une façon plus qu’évidente à la racine du conflit actuel.

Tout en réaffirmant ses positions de principe contre les violations de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats, pour la prédominance de la diplomatie dans le règlement des conflits, le PCP rappelle dans le même temps que c’est la Georgie, principal allié des Etats-Unis dans la région du Caucase, où sont stationnés d’importants contingents nord-Américains, dont le territoire, incluant l’Ossétie du Sud, a une valeur stratégique importante comme point de contrôle de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, qui a engagé les hostilités militaires en attaquant un territoire où se trouvait, sous les auspices de l’OSCE et le mandat de la Communauté des Etats Indépendants, une force de stabilisation internationale composée de soldats russes, ossètes et géorgiens. Cette manœuvre n’a pas pu être décidée sans l’information et l’accord préalables des Etats-Unis. Elle illustre la politique de l’actuel gouvernement géorgien de soumission aux Etats-Unis et à l’OTAN, de militarisation croissante de la région, de recherche de conflit avec la Russie voisine, d’instigation de conflits ethniques dans la région.  

Ce conflit armé et les déclarations politiques qu il implique montrent – et servent de sérieux avertissement – la montée des dangers qu’entraîne la politique de mépris systématique du droit international et d’instrumentalisation des Nations Unies par les principales puissances impérialistes mondiales. Ils démontrent les effets concrets sur la situation internationale actuelle des précédents créés par la guerre de démembrement de la Yougoslavie et par l’incitation et de soutien militaire à la sécession du Kosovo de la Serbie. Le PCP a attiré l’attention sur ces dangers le moment voulu. Les faits confirment la validité de la revendication du PCP pour que le gouvernement portugais ne reconnaisse en aucun cas la pseudo indépendance du Kosovo.

Le PCP alerte sur les dangers d’extension du conflit à toute la région de l’Eurasie et du Moyen-Orient et sur les conséquences qu’une accentuation du bras de fer entre l’OTAN et la Russie ou toute provocation militaire dans le Moyen-Orient pourrait avoir sur la sécurité mondiale.

Il demande du gouvernement portugais de prendre position pour la défense de la paix, contre toute ingérence et pour le retrait de toutes les troupes de l’OTAN du Caucase, étape essentielle pour la détente.

Il attire l’attention pour que ce conflit ne soit pas utilisé comme prétexte à une nouvelle accélération de la militarisation de la région du Caucase, à une installation sur le territoire géorgien de forces militaires des Etats-Unis ou de l’OTAN ou à une politique d’ingérence politique ou économique et de contrôle géostratégique de la région par les principales puissances de l’OTAN.

 

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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 15:49

L'ensemble de notre dossier sur le mouvement communiste en Italie en lien.

Fin de l’ère Bertinotti : virage à gauche du PRC


par Stefano G. Azzarà*

28/07/2008

* publié en allemand dans le quotidien progressiste « Junge Welt ». Traduction par L-A S

 

            Mission accomplie, pourrait-on dire. Ancien ouvrier métallurgiste issu de la mouvance gauchiste post-68 de « Democrazia Proletaria » et ex-ministre des politiques sociales pendant le court gouvernement Prodi, Paolo Ferrero a battu hier le président de la Région des Pouilles Nichi Vendola lors d’un vote très serré, pour 342 contre 304, et il est à présent le nouveau secrétaire de Rifondazione Comunista. L’appui du courant léniniste de « L’Ernesto » a été déterminant. Ainsi, avec une déchirure nette à l’intérieur du Parti mais aussi avec une clarification politique et culturelle se clôt la longue saison dominée par la figure de Fausto Bertinotti qui avait mené Rifondazione Comunista à la catastrophe électorale des 12 et 13 avril 2008.

            L’issue du VII congrès de Rifondazione a immédiatement été commentée de manière très hostile par le monde politique italien, de la droite à la gauche, en particulier par le Parti Démocrate ainsi que par presque toute la presse : la thèse prédominante, soutenue par « La Repubblica » et « Il Corriere della Sera » affirme que Rifondazione avait tenté avec Bertinotti de se renouveler et se redéfinir en tant que nouvelle gauche moderne ouverte au dialogue mais, désormais, le Parti revient sur des positions nostalgiques d’un communisme intransigeant. Or la réalité est plus complexe. Cette réaction du monde politique et des médias italiens montre, plutôt, que les choix de Rifondazione, quelle que soit leur origine, n’ont pas l’heur de plaire aux centres du pouvoir politique et économique. Ces choix représentent donc une intéressante nouveauté, un virage à gauche pouvant aboutir à des développements féconds.

            Rifondazione était sortie annihilée de l’expérience du gouvernement Prodi. En deux ans elle n’avait obtenu aucun résultat politique important et elle avait fortement déçu ses soutiens, dissipant un patrimoine de plus de deux millions et demi de voix. Aux élections d’avril dernier, elle s’était présentée dans l’alliance « Sinistra Arcobaleno » en renonçant à son nom et au symbole avec la faucille et le marteau et elle n’avait obtenu que les 3,2%, ce qui lui interdisait de siéger au Parlement [barrage de 4%, réforme votée avec l’appui de RC !]. Aussitôt la majorité du Parti, qui avait jusqu’alors obstinément et aveuglement appuyé le leader charismatique Fausto Bertinotti, s’est divisée en deux. Contre Vendola qui représentait la continuité avec l’héritage de Bertinotti et qui entendait dissoudre Rifondazione en un Parti de la gauche radicale, mais non communiste, s’est immédiatement levé Ferrero qui s’est présenté au congrès comme le défenseur du Parti et de son identité.

            En réalité, les différences politiques entre Vendola et Ferrero étaient bien moindres de ce que laissait croire l’âpreté des conflits au congrès. En effet, Ferrero voulait lui aussi, au fond, repositionner Rifondazione au sein d’une plus large fédération de la gauche, sur le modèle de l’Izquierda Unida espagnole. Sujet où la perspective communiste inévitablement perdrait toute son autonomie, encore que Ferrero voulût parvenir à ce résultat dans un laps de temps plus long et avec des modalités différentes par rapport à Vendola. C’est justement en soulignant cette homogénéité politique (et culturelle) que plusieurs analystes avaient prédit une probable recomposition de l’ancienne coalition liée à Bertinotti juste après le congrès. C’était la solution « de droite » ouvertement souhaitée jusqu’au dernier instant par Claudio Grassi, chef du courant « Essere Comunisti » et allié de Ferrero au congrès. Mais l’aboutissement a été tout autre. Vendola n’a pas obtenu la majorité absolue, s’arrêtant à seulement 47,3% face aux 40,3% de Ferrero. Or il a exigé d’être élu secrétaire quand même, refusant tout compromis sur un autre nom et maintenant sa proposition d’une constituante de la gauche. Du coup, le jeu a été rouvert et les courants minoritaires du Parti sont devenus déterminants.

            En particulier, le courant de « L’Ernesto » – dirigé par Fosco Giannini et par Leonardo Masella et représentant la sensibilité léniniste dans Rifondazione Comunista – a su jouer un rôle central. Malgré la polarisation plébiscitaire du congrès autour des noms de Ferrero et Vendola, L’Ernesto a pu obtenir les 7,7% en critiquant avec cohérence les choix erronés de Bertinotti et Vendola dans les années précédentes, mais aussi ceux de Ferrero : l’entrée au gouvernement, la subalternité par rapport à la gauche modérée et, surtout, la liquidation progressive du caractère communiste du Parti entamée déjà en 1994, en laquelle Ferrero eut de lourdes responsabilités. Sur ces bases, L’Ernesto n’a pas rejoint la motion de Ferrero ; il a gardé son autonomie en proposant avec clarté un virage à gauche pour le Parti et une réunification progressive pour les communistes en Italie. Lorsque même le courant Essere Comunisti s’est déplacé vers la gauche, en privant de majorité la ligne politique appuyée jusque-là et en renonçant à proposer l’alliance entre les deux motions majoritaires, le cadre a changé en quelques heures. L’appui de L’Ernesto, avec celui du petit courant trotskyste de « FalceMartello », 3,2%) est devenu décisif pour assurer la victoire de Ferrero. Il s’est ainsi formé une nouvelle majorité de coalition fondée sur un accord de programme où l’Ernesto a marqué plusieurs points en sa faveur et obtenu une synthèse sur un document final bien plus avancé et déplacé vers la gauche par rapport à la motion Ferrero-Grassi, achevant ainsi de façon brillante une opération politique qui, au début, avait paru désespérée.

            Aujourd’hui, Rifondazione renonce à toute velléité de dépassement de sa nature communiste, souhaité par Bertinotti et par l’ancien groupe dirigeant. Elle se positionne nettement à gauche et mise sur le conflit social, sur l’organisation des travailleurs et sur l’opposition intransigeante au gouvernement Berlusconi pour reconquérir le consensus de son électorat de référence. Rifondazione abandonne en outre l’hypothèse d’une alliance stratégique avec le Parti Démocrate de Walter Veltroni et se présente comme une force autonome, alternative et de classe. Enfin, Rifondazione se dit prête à travailler pour une recomposition des forces anticapitalistes, en particulier des communistes, tant en Italie qu’en Europe, et ce déjà à partir des prochaines élections européennes de 2009.

            Le bilan de ce VII congrès du PRC présente bien sûr des plus et des moins. La fin de l’expérience Bertinotti et le virage à gauche du Parti sont extrêmement avantageux. Le tableau devient encore plus intéressant si l’on considère que, pour la première fois dans l’histoire du PRC, la présence de L’Ernesto et d’Essere Comunisti donne à la nouvelle majorité du Parti une possible orientation solidement gramscienne et léniniste. A eux deux, L’Ernesto et Essere Comunisti – représentant jusqu’à il y a peu un seul courant politico-culturel – constituent à présent le courant le plus fort et influent au sein du PRC. Quelques graves sujets de préoccupation ne manquent toutefois pas, qu’il ne faut pas sous-estimer. En effet, il s’agit d’une majorité fragile et hétérogène –compte tenu de la culture politique de Ferrero et de la présence de la patrouille trotskyste – qui arrive à peine aux 52%. Le Parti est maintenant nettement divisé en deux, le courant de Vendola étant prêt à la scission au cas où, dans les prochains mois, il n’arriverait pas à désarticuler la nouvelle majorité en se servant de ses contradictions et à reprendre en main les rênes du Parti.

            Mais le plus grave est ailleurs. Le VII congrès du PRC a été complètement dépourvu de contenus. Avant le coup de théâtre final qui a rendu un sens politique à l’ensemble de la réunion, ce qui s’est déroulé ressemblait à une pure redéfinition des rapports de force internes et des groupes dirigeants. Un jeu de massacre qui à plusieurs reprises a dégénéré en bagarre et qui, surtout, n’a tenté de résoudre aucun des problèmes réels posés par la situation politique nationale ni par la grave crise économique que traverse l’Italie. L’issue du congrès, en somme, laisse encore espérer mais il en ressort que, pour les communistes en Italie, l’heure de la véritable reconstruction est repoussée et que la longue transition commencée en 1989-91 n’est pas du tout achevée.

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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 15:59

ITALIE: document final adopté par le congrès du Parti la Réfondation communiste

 

Traduction L-A S


VII Congrès du PRC - juillet 2008 

 

OdJ Conclusif

 

1

Le Congrès considère comme close et dépassée la phase caractérisée :

par la coopération organique avec le PD au sein de la désastreuse expérience de gouvernement de l’Union [de Prodi],

par la présence aux élections dans la liste La Gauche – L’Arc-en-ciel

et par la gestion majoritaire erronée de la direction du Parti.

Le Congrès prend acte qu’aucune des motions proposées au VII Congrès n’a été approuvée.

Il estime nécessaire et prioritaire une forte relance culturelle, politique et organisationnelle du Parti de la Refondation Communiste.

Il repousse la proposition d’une Constituante de la Gauche et toute hypothèse de dépassement du PRC ou de sa confluence dans une autre formation politique. Cela posé, le thème de l’unité à gauche reste un domaine ouvert de recherche et d’expérimentation.

 

2

La relance du PRC doit d’abord être caractérisée par un tournant à gauche.

L’expérience dans le gouvernement de l’Union [de Prodi] a montré l’impossibilité d’un accord organique pour gouverner le pays, étant donnés la politique du PD et les actuels rapports de force.

Notre objectif dans cette phase est la défaite des droites populistes et de la politique anti-ouvrière de Confindustria [MEDEF d’Italie]. A cette fin, la ligne néo-centriste qui aujourd’hui caractérise le Parti Démocrate est totalement inefficace ; la proposition de reconstituer l’alliance de Centre-Gauche serait donc erronée et nous réduirait à une position subalterne au sein d’un contexte polarisé.

Au contraire, il faut construire l’opposition au gouvernement Berlusconi, liant la question sociale et celles démocratique et morale dans un cadre d’autonomie du PRC et d’alternative au projet stratégique du PD.

Il importe de recouvrer l’idée que l’opposition n’est pas une simple façon de se situer dans le cadre politique, mais qu’elle prend la forme d’une phase de reconstruction, d’enracinement et de relations sociales, de bataille culturelle et politique.

Dans la crise de la globalisation capitaliste, on bâtit l’alternative dans les luttes sociales et politiques contre le gouvernement Berlusconi, les projets de Confindustria et les vues fondamentalistes et intégristes. Dans cette perspective il est vital de renforcer la gauche alternative en lançant une coopération entre les différentes identités anticapitalistes, communistes ou de gauche en y impliquant les réalités collectives ou individuelles agissant en-dehors des partis politiques, sur les différents terrains social, syndical et culturel.

 

3

La relance du PRC commence par la reprise de l’initiative sociale et politique. La promotion de luttes ou de négociations, la reconstruction du lien social à partir de formes de mutualité sont indispensables si l’on veut valoriser le rôle historique des communistes et de la gauche du point de vue de l’utilité sociale. Aussi sont-elles des éléments nécessaires pour évaluer l’efficacité de notre présence dans les institutions et pour réaffirmer notre différence, notre opposition intransigeante face aux dégénérations de la politique. En vue des prochaines élections administratives, tout en conservant la pleine souveraineté des différents niveaux du Parti – notamment à cause de l’importance prise par les gouvernements locaux dans le déploiement des politiques de subsidiarité, de privatisation et sécuritaires – il faut vérifier la cohérence des accords de gouvernement avec les objectifs généraux du Parti en cette phase.

La lutte contre la politique économique antipopulaire du gouvernement des droites, l’opposition face aux initiatives racistes et discriminatoires contre les immigrés et les Roms, la bataille contre les projets de démantèlement du fonctionnariat et de l’administration publique, l’opposition à la contre-réforme de la justice, la question morale, constituent autant de domaines décisifs d’initiative, de mobilisation et d’élargissement d’une lutte de masse contre les politiques du gouvernement.

Il est donc nécessaire que dès maintenant le nouveau groupe dirigeant du Parti travaille à toute forme possible de coordination de la gauche politique, sociale et culturelle afin de déployer la plus large et forte mobilisation contre le gouvernement et Confindustria. Dans ce cadre, il faut travailler pour parvenir à un nouveau 20 octobre [2007, grande manifestation communiste de travailleurs contre les politiques antisociales du gouvernement Prodi], une grande manifestation de masse et une campagne politique d’automne qui, s’appuyant sur les participants au précédent rendez-vous, y ajoute des forces nouvelles, en particulier celles engagées dans des luttes. L’engagement d’organiser pour l’an prochain la Conférence Nationale des travailleuses et des travailleurs rentre dans ce parcours.

Or une manifestation ne saurait suffire ; la reprise des luttes requiert en premier lieu une forte initiative pour sauvegarder la qualité de vie et de travail des classes populaires, de la défense des Contrats de Travail Nationaux à la question des salaires et des retraites, de la question décisive de la lutte contre la précarité à l’initiative contre le chômage dans le Mezzogiorno, de la lutte pour l’habitation à la défense et au développement de la sécurité sociale.

Le thème des rétributions est central, à partir de la défense du pouvoir d’achat des salaires et des retraites, qu’il faut assurer également à travers un mécanisme de protection automatique de la valeur réelle des rétributions, et de la revendication inéluctable du salaire social.

Ce sont là des terrains décisifs pour reconstituer l’unité du monde des travailleurs, unir le Nord et le Sud, les salariés du public et du privé, les Italiens et les immigrés ainsi que pour éliminer l’actuelle séparation entre travailleurs garantis et précaires. Il s’agit de décliner ces luttes en leur intégrant le conflit des genres et les relations intergénérationnelles. Seule la reprise du conflit de classe peut éviter qu’une guerre des pauvres s’établisse dans notre pays en y enracinant racisme et xénophobie.

Tout en respectant l’autonomie du syndicat, nous devons souligner le besoin absolu que les logiques de concertation ayant rendu impossible la défense des travailleurs et des bas salaires soient dépassées. En réaffirmant donc la nécessité d’une pleine autonomie du syndicat par rapport aux partis, au gouvernement et au patronat, nous souhaitons la construction d’une puissante gauche syndicale qui mette au centre les problèmes de la démocratie et de la reprise des luttes. De même, nous saluons toute forme de coordination et de coopération au sein du syndicalisme de base.

            Nous jugeons opportun de favoriser tout élément de conflit d’en-bas dans les lieux de travail, la renaissance du protagonisme des travailleurs et des travailleuses, l’émergence de moments d’auto-organisation, tous éléments décisifs pour que la bataille contre la concertation prenne une dimension massive. Pour cela il faut un fort investissement dans la construction d’une présence organisée du Parti dans les lieux de travail.

            Liés à la question sociale stricto sensu, d’importants mouvements de lutte ont grandi dans le pays sur des thèmes vitaux tels que la laïcité de l’Etat, la défense de la Constitution républicaine et antifasciste, la relance de l’école et de l’université publiques, le droit à la liberté d’orientation sexuelle et la lutte contre toute forme de discrimination, homophobie, violence contre les femmes et attaques à leur liberté, au droit de choisir et de disposer de leur corps (voir la tentative d’attaquer la loi 194 [garantissant le droit d’avorter] et la loi sur la procréation assistée) la défense de l’environnement dans des questions locales mais qui posent des problèmes d’ordre général touchant le modèle de développement. Que l’on pense aux luttes contre le TGV [ligne Lyon-Turin], contre les grands travaux, contre la prolifération d’incinérateurs et de regazificateurs. Il faut appuyer activement ces luttes en travaillant pour une recomposition des conflits dans une stratégie globale de transformation.

Les droits sociaux, civils, environnementaux sont pour nous les diverses facettes d’un même projet : celui d’une autre société.

Dans ce cadre, le VII Congrès du PRC estime nécessaire le lancement d’une saison de referendums sur les thèmes de la précarité, de la démocratie dans les lieux de travail, de l’anti-prohibitionnisme à mettre en œuvre avec les alliances les plus larges possibles.

 

4

            En reprenant le parcours entamé à Gênes [G8 de 2001], le PRC réaffirme sa propre appartenance au mouvement mondial contre la globalisation capitaliste et, dans ce cadre, sa volonté d’intensifier sa coopération et ses relations avec les partis communistes et progressistes, avec tous les mouvements révolutionnaires et avec les expériences précieuses d’Amérique Latine, se rangeant contre les politiques néolibérales et belliqueuses, à côté des peuples en lutte contre l’occupation militaire et pour leur souveraineté.

            En Europe notamment, le PRC travaille à consolider l’unité des forces communistes et de gauche alternatives au Parti Socialiste Européen, tant au sein de la Gauche Européenne qu’en celui du Groupe Parlementaire Européen de la Gauche Unitaire Européenne – Gauche Verte Nordique auquel les futurs élus adhéreront.

            Pour cette raison, le Congrès donne mandat aux organismes dirigeants pour qu’aux prochaines élections européennes l’on présente le symbole et la liste de Refondation Communiste – S.E. sur la base du programme à définir à l’automne prochain. Cette décision doit être accompagnée de la recherche de convergences à l’occasion des élections européennes entre forces anticapitalistes, communistes, de gauche, sur la base de contenus contraires au projet de Traité de Lisbonne et à l’orientation néolibérale et belliqueuse de l’UE. Le congrès juge gravissime toute modification de la loi électorale pour les élections européennes et engage tout le Parti à se battre contre ce projet par la plus grande mobilisation démocratique de masse.

            En Italie, en vue du prochain sommet du G8, le PRC doit s’engager, dans les instances des luttes contre la globalisation, à reconstituer le déploiement de forces politiques et sociales qui dirigea le mouvement contre le G8 de Gênes sans taire les responsabilités du gouvernement Prodi ni sur la condescendance du gouverneur [sarde] Soru pour fixer le lieu du sommet en Italie sur l’île de La Maddalena.

Le PRC doit s’engager au sein du mouvement pour la paix dans toute lutte contre les guerres en cours dans le monde, contre l’OTAN et contre toutes les bases militaires étrangères à partir de celle de Vicence ; il doit s’engager pour le retrait des contingents militaires italiens des théâtres de guerre.

 

5

            Le Congrès estime nécessaire de relancer le Parti et son projet stratégique de refondation communiste. Il engage le nouveau groupe dirigeant à promouvoir et encourager un débat politique et théorique à la fois réel et pluraliste qui poursuive les innovations et la recherche. Dans ce contexte, la recherche autour de la non-violence ne signifie pas, pour nous, un absolu métaphysique mais bien une pratique de lutte à mettre en place dans le conflit de classe et dans la critique du pouvoir.

            De même il faut relancer l’analyse de la morphologie du capitalisme contemporain, élargir le travail d’enquête sur la nouvelles composition des classes et sur les formes d’organisation du conflit.

 

La relance du Parti est impossible sans le soin pour le Parti lui-même. 

Le Congrès engage le nouveau groupe dirigeant à procéder à la réforme du Parti, en particulier en remettant en discussion le caractère sexiste et autoréférentiel de la politique, en partant des indication émises par la Conférence d’Organisation de Carrare.

            Il faut empêcher toute dégénération du Parti en sens leaderiste et plébiscitaire et toute subordination du Parti aux représentants institutionnels et aux rapports hiérarchisés avec les autres forces politiques.

            La gestion unitaire du Parti dans le respect d’éventuelles dialectiques internes aux organismes dirigeants à tous les niveaux, doit être comprise en tant que participation aux procès de décision et non pas comme simple droit de critique envers des décisions prises par des majorités ou, pis, par des cercles restreints de dirigeants.

            La démocratie n’est pas une forme quelconque de fonctionnement du Parti. Elle ne saurait se réduire à la pure dialectique entre positions différentes, ni être confondue avec des formes de consensus plébiscitaires. La campagne d’adhésions doit être l’instrument de la participation à la vie du Parti, à son projet politique et à ses décisions. Elle ne doit jamais se réduire à un outil bureaucratique pour dénombrer les camarades de différents courants. La démocratie comporte une participation libre et renseignée à la prise de décisions touchant les orientations politiques de fond et les chois les plus importants. Dans ce cadre, la démocratie des genres est un élément essentiel de transformation de la société pour un monde où égalité et différence soient des moments fondateurs de la constitution de subjectivités critiques, conscientes, sexuées.

            Les organismes dirigeants à tous les niveaux ne doivent pas être régis par une logique élitiste ; ils doivent sur fonder sur le principe de responsabilité. La rotation des charges, la défense de mêler charges au sein du Parti et charges institutionnelles de gouvernement, le renouveau constant des organismes et le dépassement de leur caractère sexiste, l’introduction de codes éthiques concernant les comportements liés aux privilèges sont autant d’objectifs que le Congrès désigne comme étant prioritaires pour le nouveau groupe dirigeant.

            Enfin, le Congrès engage le nouveau groupe dirigeant à travailler avec les instruments oppurtuns à l’amélioration de la formation de tous les inscrits des militants de base jusqu’aux dirigeants nationaux.

 

Fait à Chianciano, le 27 juillet 2008

 (Traduction L.-A. S.)

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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 07:06

Italie : défaite des liquidateurs au congrès du PRC

Le 7ème congrès du Parti de la Refondation communiste, PRC, s’est achevé ce dimanche 27 juillet sur un résultat marquant qui doit appeler toute l’attention des communistes français.

La direction sortante a été mise en minorité. Le dauphin de Fausto Bertinotti, Nichi Vendola, a été battu dans l’élection du nouveau secrétaire général du Parti, par 142 voix contre 134. Le congrès a adopté une résolution, par 342 voix sur 646, affichant sans ambiguïté la rupture avec la stratégie et les pratiques politiques mises en œuvre jusqu’à présent.

Les points essentiels :

- La stratégie de « dépassement » du parti, de liquidation, dans une « gauche arc-en-ciel » ou une « chose rouge » est définitivement abandonnée. Même certains tenants de cette option ont été obligés de mettre de l’eau dans leur vin et de parler de « fédération ».

- L’existence du Parti, avec sa référence communiste, et la nécessité de son renforcement, politique et organisationnelle, sont au contraire soulignées dans le texte de résolution.

- La collaboration « organique » avec le Parti démocrate (social-libéral) est condamnée, comme la reproduction de la participation au gouvernement Prodi.

- La volonté a été actée de donner la priorité au mouvement populaire, aux luttes contre la politique de la droite berlusconienne et du patronat, à la reconquête du monde du travail par une action de masse. Des dates ont été prises pour des initiatives politiques en phase avec les luttes sociales. Le texte affirme aussi la nécessité de l’existence d’une véritable « gauche syndicale » (après que les principaux syndicats aient approuvé la casse des retraites par le gouvernement Prodi).

- L’opposition à l’OTAN et à l’extension de la base militaire de Vicenze est clairement marquée (alors que les parlementaires l’avaient votée suivant Prodi, malgré les manifestations).

- La nécessité de développer la démocratie dans le parti (dont l’unité semble préservée), partant des organisations de base, dans le respect de la diversité d’opinion, est affirmée.


Pour les communistes français, confrontés à une stratégie similaire à celle de l’ancienne direction du PRC, les conclusions du congrès du PRC, son « tournant à gauche », sont du plus haut intérêt, alors que notre propre congrès se prépare.

Le poids du bilan, l’effondrement électoral de la coalition « arc-en-ciel » (3% au lieu de 10%), la mobilisation des communistes italiens, auront eu raison du poids de l’appareil sortant qui avait pourtant réussi, après recomptage et annulation de certains votes, à atteindre 47% sur sa motion dans les structures locales.

 

Jusqu’au bout, l’issue du congrès est demeurée incertaine et les lignes ont bougé entre les tenants des différentes motions.

La résolution finale ne coupe pas les ponts avec le Parti de la gauche européenne, PGE, malgré l’expérience et le vote très serré et contesté d’adhésion en 2005. Elle précise cependant que Refondation communiste sera présente sous ses couleurs aux élections européennes, sans exclure des alliances notamment avec d’autres mouvements communistes. Le « projet alternatif » mentionné n’est pas explicitement socialiste.

Autre contradiction, Bertinotti, dont la ligne a été complètement désavouée, a pourtant été acclamé par une majorité du congrès en tant sans doute que « leader historique » du PRC.

Paolo Ferrero, 47 ans, a été élu secrétaire général du Parti à sa suite. Ouvrier chez Fiat à l’origine et militant syndical, Ferrero a adhéré au PRC au milieu des années 90, après avoir été membre du groupe « démocratie prolétarienne » dans les années 80. Il ne cache un engagement, qui peut déconcerter, dans l’église évangélique vaudoise. Il était aussi ministre, ouvertement critique, de Prodi.

Ce qui compte pour l’instant, c’est qu’il a été élu, contre l’ultra-réformiste Vendola, par la même majorité que celle qui a voté le texte de résolution et qu’il aura la charge de la mettre en œuvre.

Nos camarades italiens viennent de donner un signe fort qu’il est possible de rompre avec les stratégies de déclin et d’effacement des partis communistes et avec les directions qui les portent.

Vive le PRC !


AJ pour vivelepcf.

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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 20:30

Ouverture du congrès du PRC en Italie : les liquidateurs déjà mis en minorité

 

Le 7ème congrès du Parti de la Refondation communiste en Italie s’est ouvert ce 24 juillet 2008 près de Sienne. Il se tiendra jusqu’au 27.

Ce congrès revêt une importance encore plus décisive pour les communistes après les élections d’avril dernier.

Celles-ci ont vu la sanction sans appel de la stratégie de la direction sortante pilotée par Fausto Bertinotti. Les listes de coalition « arc-en-ciel », qui se voulaient l’embryon d’une nouvelle formation politique, vaguement à « gauche », dans laquelle le PRC se serait dilué, n’ont obtenu que 3% contre 10% en 2006.

La ligne d’effacement du parti et de l’identité communiste, l’affiliation au gouvernement Prodi, en reniant toutes les positions communistes fondamentales, ont créé une crise sans précédent dans les rangs du Parti que le congrès a pour défi de régler.

Après les réunions des sections (cercles) et fédérations du Parti, préparatoires au congrès lui-même, un élément important ressort déjà.

Malgré le contrôle de l’appareil, les tenants de la stratégie passée, sont en échec. Il est attesté que leur motion, celle de leur porte-parole Vendola et de Bertinotti, est minoritaire dans le Parti (40 à 47% officiellement). La poursuite du « dépassement » du Parti dans la constitution d’un nouvel ensemble de « gauche » est rejetée.

Pour le reste, la situation reste assez indéterminée.

Une motion, menée par une partie de la direction sortante dont l’ancien ministre de Prodi, Ferrero et par certains tenants au congrès précédent d’une ligne plus identitaire (« Essere communisti ») obtient de l’ordre de 40%. Cette motion, dans le cadre d’un vote bipolarisé, a visiblement rassemblé autour de sa volonté affichée de faire vivre le Parti et de regagner une autonomie à l’égard du Parti démocratique (PD : gauche « social-libérale »).

Une des questions du congrès est de savoir si les dirigeants de cette motion vont adopter une ligne commune et désigner une direction conjointe, sur la base d’un compromis incertain, avec les « sortants » ou bien si le congrès va engager le parti dans une orientation nouvelle.

La motion, arrivée 3ème avec 8%, définit clairement la voie du renouveau : reconstruire un Parti communiste de masse et de classe. Dans la suite de l’appel de Florence de décembre, lancé par 100 organisations de base du Parti, ces camarades se proposent de rassembler la « diaspora » communiste, notamment, mais pas seulement, le Parti des Communistes italiens (PdCI). L’affirmation de l’autonomie vis-à-vis du PD, mais aussi la définition d’un projet communiste de rassemblement des communistes pour les prochaines élections européennes seraient pour eux les conditions d’une synthèse avec la motion précédente permettant d’envisager l’avenir du Parti.

Une évolution à l’opposé d’une transformation en un parti vaguement de « gauche », comme un parti de la « tomate », « la Linke » allemande, ou le Parti de la gauche européenne » pour reprendre les expressions du dirigeant Fosco Giannini.

Dans le cadre de la préparation de notre propre congrès, en gardant en tête les différences historiques, en particulier la disparition du PCI, nous ne pouvons, communistes français, que regarder avec grand intérêt l’évolution de la situation des communistes italiens du PRC comme du PdCI. Et assurer nos camarades de nos meilleures pensées.

 

24 juillet 2008,

AJ pour vivelepcf

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