Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

A LA UNE

NOUVEAU SITE ACTUALISE QUOTIDIENNEMENT: http://vivelepcf.fr/

 

36ème congrès du PCF: accès au dossier (en lien)

       
       
         
13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 09:42

Où va le NPA ?

 

Contrairement à feue la LCR, le NPA ne se dit ni communiste, ni révolutionnaire. C’est sans doute pour cela que ces premiers mois d’existence sont obnubilés par des préoccupations électorales, loin de la priorité affichée aux luttes.

 

Il faut dire que l’opportunité de créer le NPA est venue directement d’un résultat électoral, celui d’Olivier Besancenot aux présidentielles de 2007, et des espoirs de développement rapide qu’une exceptionnelle publicité ont suscités.

Les européennes de 2008 et les derniers « baromètres du JDD » ont commencé à traduire les limites de cette dépendance médiatique.

 

Le pari de la transformation rapide en parti de masse a clairement échoué pour l’instant. La LCR revendiquait 3500 adhérents en 2008. Le NPA annonce 8000 adhérents en novembre, après 9000 au congrès fondateur de février. Mais seulement 4000 à 4500 ont participé au récent vote interne sur la stratégie électorale aux régionales.

Parmi les « nouveaux » qui participent à la vie du NPA, on retrouve des adhérents de toute une série de groupes ou groupuscules préexistants, de la fraction « Etincelles » de LO à d’obscurs « prométhéens », en passant par certains écologistes ou « alternatifs ».

Ce n’était peut-être pas la cible première de la recherche de renforcement. Cela n’aide pas à devenir un parti de masse et à sortir de l’art, typiquement gauchiste, de la division interne.

 

Trois tendances, à peu près égales, sont ressorties du vote sur les régionales, tel que ses résultats ont été communiqués le 7 décembre 2009. Le point commun aux trois positions, A, B et C soumises au vote, est la condamnation impitoyable du PCF. Sans surprise, dans aucune des trois motions, on ne trouvera d’opposition à l’Europe des régions ou au principe de supranationalité européenne.

 

Les positions B et C ont le mérite de la clarté.

 

La position B, défendue notamment par les « Etincelles », proposait de présenter des listes autour de la LCR, actant l’échec des négociations unitaires.

Dans son programme « anticapitaliste », elle met en avant, entre autres, les positions les plus identitaires de l’extrême-gauche : l’interdiction des licenciements, la régularisation de tous les sans papiers et leur droit de vote à toutes les élections, aussi, l’opposition à la légalité de l’Etat, la recherche de formes « d’auto-organisation des travailleurs et populations en lutte ». On en passe, des propositions acceptables comme d’autres dont on connaît la nocivité gauchiste dans les luttes.

Cette motion 100% trotskyste a obtenu 28,5%.

 

La position C rejoint très précisément celle de Christian Piquet qui a déjà rejoint le Front de gauche sous le nom de « Gauche unitaire ». Dure uniquement envers le PCF, indulgente vis-à-vis du PG, elle proposait au NPA « d’aboutir à des listes unitaires de la gauche antilibérale », à l’unité « à gauche du PS », se satisfaisant du résultat des négociations « unitaires ». Quasiment aucun axe programmatique n’est avancé. Visiblement, l’unité des organisations tient lieu de ligne. La ligne politique est donc celle du Front de gauche : être l’aile gauche d’une gauche institutionnelle à vocation majoritaire dans la perspective de 2012.

Cette motion, 99% « front de gauche », a obtenu 31,5%.

 

La position A était défendue par Besancenot, Krivine et la majorité de la direction. Elle n’obtient que 36,3% officiellement.

Ce résultat traduit un vrai désaveu.

La direction du NPA a probablement souffert de son ambiguïté, sinon de sa contradiction interne. Très proche sur le fond de la position C, elle portait malgré tout l’idée de candidatures NPA indépendantes dans toutes les régions.

La direction du NPA a participé à toutes les négociations « unitaires » qui ont animé le microcosme des organisations de la « gauche de la gauche » dont elle souhaite l’unité.

Mais elle estime ne pas pouvoir aller jusqu’à des listes unitaires aux régionales à cause de « déclarations hostiles » du PCF et de la nécessité de rompre avec les pratiques de cogestion avec le PS dans les régions.

Pourtant dans les négociations, elle a consenti à peu près à toutes les concessions qu’on lui demandait, notamment à ne pas exclure d’emblée la participation à des exécutifs régionaux de « gauche ».

Difficile à suivre, d’autant que les quelques axes de programme avancés « anticapitalistes et écologiques » ne vont pas très loin (jamais le mot « nationalisation » par exemple) et ne sauraient heurter les autres composantes du Front.

 

C’est sûr : aller d’ores et déjà avec le Front de gauche aux élections, ce serait vider le NPA de sa raison d’être, ne pas lui laisser le temps de capitaliser ses positions « anticapitalistes ».

Mais le manque de souffle et de conséquence de l’aventure NPA risque de transparaître déjà aux régionales.


Le NPA se dirige, suite au vote, vers des listes unitaires avec le PG dans les régions où le PCF fera alliance dès le 1er tour avec le PS : Lorraine, Bretagne… S’émanciper du PS avec les socialistes du PG qui viennent de le quitter mais refuser d’aller avec le PCF là où il se présente dans le « Front de gauche » ? Voilà qui n’est pas bien lisible non plus !

Ne pas suivre la même ligne nationale dans toutes les régions pourra coûter aussi cher au NPA qu’au PCF.

Contrairement à l’épisode des collectifs antilibéraux, à tort ou à raison, le NPA va aussi endosser le mauvais rôle de diviseur Et puis Besancenot ne pourra pas être candidat dans toutes les régions à la fois et les media semblent attirés maintenant par Mélenchon.

 

Depuis 25 ans au moins, la LCR de Krivine a fait le choix de « l’autre gauche », de la « petite gauche », à gauche du PS et toujours contre le PCF historique.

En 1988, elle soutenait Juquin. Très tôt, elle a pris le virage de la priorité aux questions « sociétales ». Dès 1992, la direction de la LCR a avancé l’idée d’abandonner la référence communiste pour passer ensuite au « 100% à gauche ». Ces dernières années, la crise et la défaillance du PCF lui ont ouvert un espace politique du côté du monde du travail. Avec Olivier Besancenot, elle l’a un peu occupé médiatiquement. Mais l’évolution de fond, que l’ont peut qualifier de réformiste, n’a pas changé.

 

A peine né, le NPA fait face à une crise existentielle prévisible. La position B ramène au petit parti trotskyste. Les positions A et C, dans la suite de l’évolution de la LCR, conduisent tout droit à l’intégration dans le « Front de gauche ».

 

Parions que le NPA, dès le lendemain des régionales, se transformera en caution « anticapitaliste » d’un « Front de gauche », lui-même caution électorale d’une social-démocratie recomposée.

On est loin du parti de classe et de masse que seul le PCF a été et doit redevenir.

 

Rédaction de vivelepcf

Partager cet article
Repost0
27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 10:56

Les écologistes tels qu’en eux-mêmes : opportunistes ! Ils n’ont rien à faire dans le même groupe parlementaire que les députés communistes !

 

A Nîmes, au cours de leurs « journées d’été », portés par le triomphalisme de leurs résultats aux européennes, les dirigeants des Verts et de l’écologie politique se sont montrés tels qu’en eux-mêmes.

 

La défense du cadre de vie, de l’environnement, la lutte contre les pollutions… sont des préoccupations communes à quasiment tous les citoyens, à un niveau ou un autre, selon leurs autres soucis quotidiens. Pour les communistes, elles sont indissociables de la lutte contre le capitalisme.

Sinon, l’écologie politique, c’est un peu tout et n’importe quoi et avant tout de l’opportunisme politique au service de l’idéologie dominante.

 

On se souvient qu’un des ancêtres des Verts, René Dumont, s’était reconnu dans l’idéologie vichyssoise du retour à la terre.

On voit comment le capitalisme, par exemple par la voix de l’ancien vice-président américain, Al Gore, entretient et récupère la préoccupation environnementaliste pour en faire de nouveaux marchés et de nouvelles sources de profits.

 

Mais à Nîmes, les personnalités françaises se sont vraiment lâchées !

 

Cohn-Bendit dont tout l’engagement, comme il le proclame, est fondé depuis 1968 sur l’anticommunisme, et qui s’est découvert écologiste sur le tard, lance un appel au rassemblement de la « gauche » avec le Modem.

Mamère, ancien membre du PS, élu à Bègles depuis 1989 à la tête d’une coalition anticommuniste, se sent pousser des ailes dans son plan de carrière.

Bové, le plus affligeant de tous, parce qu’il a essayé d’abuser des militants « antilibéraux » et les opposants à l’UE du capital, avant de se rallier à l’ultra-libéral Cohn-Bendit pour être élu à Strasbourg, révèle sa profession de foi : « Aujourd'hui, le paradigme, ce n'est plus le socialisme ou la barbarie, mais l'écologie ou la barbarie ».

 

Dans le système politique promu dans les pays européens, les écologistes se confirment, presque partout, être une option politique de diversion pour canaliser des électorats vers les tenants principaux de l’idéologie dominante. Leurs partis, groupusculaires au niveau des adhérents, trouvent soudainement des dirigeants quand de bonnes places d’élus sont à convoiter.

 

Ce bref résumé, découlant des Journées de Nîmes, ne signifie pas un rejet en bloc, indifférencié, de tout ce qui se dit écologiste.

 

Mais encore plus avec le changement de règlement de l’Assemblée nationale, on ne comprend vraiment comment les députés communistes peuvent siéger dans le même groupe parlementaire que les députés écologistes.

 

Rédaction de vivelepcf


Voir notre article du 2 juillet: 

Assemblée : qui s’oppose à la reconstitution d’un groupe communiste et apparentés ?

Partager cet article
Repost0
21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 11:53

Aux avances intentionnées du PT-POI, communistes, nous répondons : « non merci ! »

 

 

Message de la section du PCF Paris 15

 

Plusieurs camarades se sont inquiétés ces dernières semaines de tentatives de récupération du mouvement initié par la constitution du Réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » par le Parti ouvrier indépendant, POI, nouvelle dénomination du parti trotskyste PT.

Nous tenons à les rassurer. La démarche du Réseau à laquelle nous adhérons, définie par la déclaration de constitution de Malakoff du 21 mars, n’a rien à voir, ni dans la pratique, ni dans les objectifs avec cette organisation. Elle en est même strictement contradictoire avec les siens.

 

Le PT-POI, qui s’est appelé auparavant successivement OCI, PCI et MPPT a soixante ans d’activisme anti-PCF derrière lui. A la faveur du désarroi créé par la ligne de Mutation-effacement de la direction du PCF depuis plusieurs années, il multiplie les avances, souvent insistantes et personnalisées, en direction des militants communistes. On se souvient qu’il a réussi dans le passé à infiltrer le PS jusqu’au plus haut niveau (les relations Jospin/Boussel) ou que Mélenchon est issu de l’OCI.

 

En tant qu’organisation du PCF, nous rejetons ces avances, excluons bien évidemment toute relation organique avec le PT-POI.

Nous ne trouvons par ailleurs aucune opportunité à accepter toute forme d’action avec lui. Sur ce dernier point, ce n’est pas la position de certains camarades du Réseau (JJ.Karman ; A.Gérin qui a lancé le 22 mars un appel national avec le secrétaire du POI D.Gluckstein). Ils sont parfaitement libres de ce choix et n’ont jamais engagé le Réseau.

 

Nous n’accepterons pas que le POI ou certains de ses membres prétendent le contraire.

De même que nous avons dénoncé que ce parti se permette d’organiser dans notre arrondissement une réunion publique avec un intervenant présenté comme représentant du PCF mais inconnu de nous.

 

Secrétariat de la section du PCF Paris 15

Partager cet article
Repost0
5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 20:13

Lien vers un article d'avril dont les questionnements sont toujours d'actualité à l'occasion du congrès de transformation de la LCR en NPA.

Alain, Olivier, votre démarche vise-t-elle à construire un nouveau « grand » parti anticapitaliste ou à participer à détruire le PCF ?

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 17:06

Le PCF dans un « parti de la gauche » avec Mélenchon : non merci !

 

Jean-Luc Mélenchon a choisi de quitter le PS le soir du vote interne sur les motions de congrès et vient d’annoncer la création d’une nouvelle formation politique : le « parti de la gauche ».

 

Il n’en est pas à son premier changement de sigle. Avant de rejoindre le Parti socialiste, il militait à l’OCI, ancêtre du trotskyste Parti des travailleurs. PT, PS, PG : demain ?

 

Le moment choisi par M. Mélenchon surprend. Il quitte le PS au moment ou la motion qu’il soutenait, celle de Benoît Hamon, obtient un résultat inespéré et influence toute l’évolution du Parti. En 2005, ou en février 2008 lors du vote par les parlementaires PS pour Traité de Lisbonne, l’occasion était plus propice pour une rupture. Mais peut-être est-ce maintenant le dernier moment pour justifier un départ, alors qu’il est probable que la « sociale-libérale » Ségolène Royal ne sera pas finalement élue secrétaire du PS.

 

Le nom choisi du nouveau parti de Mélenchon fait directement référence à d’autres exemples européens, en particulier à l’exemple allemand « Die Linke », parti issu de la fusion entre le Parti de socialisme démocratique (PDS) avec le groupe constitué autour de l’ancien leader social-démocrate Oskar Lafontaine.

Ce schéma a ses partisans en France, notamment au sein de notre parti, le PCF, déjà intégré au « Parti de la Gauche européenne » avec « die Linke ». Francis Wurtz a ainsi aussitôt salué la décision de Mélenchon et exprimé le souhait de partir avec lui aux élections européennes. Il n’est pas le seul.

 

Mélenchon multiplie, pour sa part également, les avances en direction du PCF. Le quotidien « La Marseillaise » daté du 15 novembre relate par exemple ses propos : « Si l’on ne peut demander au PCF de se saborder, il est permis de penser qu’il convient de passer par un front de gauche », une étape comme il y en a eu en Allemagne.

 

L’exemple de « die Linke » ne peut que nous faire réfléchir et alerter notre vigilance de communistes attachés à l’avenir du PCF et de ce qu’il représente. L’association avec le social-démocrate Lafontaine a représenté la dernière étape de la mutation du PDS, lui-même issu du Parti communiste allemand, en parti ouvertement réformiste et pro-UE de « gauche ».

 

Mélenchon cherche-t-il à jouer le même rôle que Lafontaine contre une position de dirigeant politique national que le PS ne peut pas lui offrir ? La direction sortante du PCF cherche-t-elle à utiliser Mélenchon pour continuer à entraîner notre parti dans une recomposition à « gauche », à diluer son identité et à parachever sa mutation réformiste ?

 

Nous avons toutes les raisons de le redouter et de mettre en garde nos camarades contre un tel scénario. Ce qui ne signifie pas que nous rejetions toute alliance selon les circonstances.

 

D’abord nous ne sommes pas en Allemagne. Même s’ils suivent globalement la même ligne politique, le PS et le SPD (parti social-démocrate allemand) ne représentent pas le même positionnement historique. Le SPD gouverne avec la droite de Merkel. Le PS se définit et est perçu, malgré son passif, comme un parti de « gauche » et il s’apprête à gauchir son discours d’ici 2012, comme il sait le faire.

Mélenchon n’a pas non plus la carrure de Lafontaine, ancien premier dirigeant du SPD.

Et le PCF est un parti historiquement ancré dans l’ensemble du territoire français, avec une très forte identité historique, et non un parti régional ayant déjà rompu avec le communisme comme l’était le PDS.

 

Autant dire qu’il n’y a probablement pas de place pour un second parti social-démocrate en France à « gauche » du PS et le PCF, tant qu’il gardera ce nom, même avec des positions floues, ne pourra pas être le noyau d’un parti social-démocrate.

 

Mais l’essentiel pour nous est ailleurs. Fondamentalement, même si cette évolution paraissait avoir des chances politiciennes de réussir, en tant que membres du PCF, nous ne pouvons pas l’accepter. Tout simplement parce qu’elle trahit notre engagement : nous ne voulons pas devenir un parti réformiste, dériver vers l’accompagnement du capitalisme.

 

Nous nous situons dans l’héritage du choix de nos camarades en 1920 de rompre avec le réformisme de la SFIO pour devenir un parti révolutionnaire, un parti de classe et de masse. Continuer à transformer le PCF en parti réformiste, en parti institutionnel comme les autres est un choix que nous combattons au nom précisément de notre engagement.

Nous n’avons aucune raison de l’accepter davantage au nom d’une alliance avec un politicien comme M. Mélenchon, même s’il devait jouer momentanément une partition gauchiste.

 

Notre priorité reste plus que jamais de « faire vivre et renforcer le PCF », une condition de rassemblement pour mettre en échec et gagner des ruptures avec la politique au service du capital.

Partager cet article
Repost0
27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 14:12

Bové, Autain… Collectifs antilibéraux : fin de soldes !

La résolution finale du 33ème congrès du PCF a embarqué le Parti dans l’aventure des « collectifs antilibéraux » qui devait mobiliser toute l’activité des directions jusqu’à l’échec, fin 2006, d’une opération rivée vers les élections de 2007 et l’effacement du PCF. Les communistes ne l’ont pas accepté.

Ces derniers jours, deux des figures du « collectif national » ont fait parler d’elles. Leurs nouvelles aventures politiques ne peuvent que finir de solder pour les communistes l’expérience de 2006.

A « l’université d’été » des Verts, le 24 août, José Bové vient de sceller un accord avec Daniel Cohn-Bendit. La virulence de l’anti-communisme de Cohn-Bendit est connue, comme son soutien indéfectible à l’UE du capital et au projet de « constitution » européenne en 2005. On nous avait présenté les « collectifs » comme étant une prolongation de la campagne pour le Non. Alors prétendant à en être le leader, avant d’être candidat à la présidentielle, Bové signe sa réconciliation avec le camp du Oui.

Voilà donc Bové partant avec Cohn-Bendit (co-président du Parlement européen), la direction des Verts et des « proches de Nicolas Hulot » pour une campagne commune « écolo » pour les élections européennes de 2009. « J’expère que les gens sortiront du débat en se disant : « qu’est-ce qu’on est cons ! Pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt ! » » a-t-il affirmé. 

Cette position donne aussi à réfléchir, à nouveau, sur le contenu très ambiguë d’un certain « non de gauche » en 2005 qui s’apparente à un oui. Allié à Cohn-Bendit, Bové réclame que « l’Assemblée élue en 2009 soit une assemblée constituante ».

Ces jours-ci voient aussi les media faire réapparaître Clémentine Autain, autre leader autoproclamée des « collectifs antilibéraux ». Rappelons quelques étapes précédentes de son aventure politique. En 2001, Delanoë la choisit contre l’avis des communistes du 17ème et l’impose comme candidate étiquetée « apparentée PCF » puis comme adjointe à la mairie de Paris. Sous cette étiquette reprise complaisamment par les media et acceptée par la direction du PCF, elle profère régulièrement à la télévision des leçons de politique, souvent anti-communistes. En 2006, elle tente d’être la candidate naturelle des « collectifs » à la présidentielle, sans succès. En 2007, elle cherche à évincer Jean-Pierre Brard de la mairie de Montreuil, finit par se retirer mais en ayant contribué à la perte de la municipalité communiste historique. Là voilà maintenant abordant un nouveau rivage : le NPA dont elle vient de se montrer à « l’université d’été », après avoir signé un appel du pied à Besancenot avec le philosophe anticommuniste Onfray. Qu’est-ce qui peut bien guider ce parcours sinon la boussole de l’opportunisme ?

Il est frappant comment fin 2006, l’opération politique des « collectifs antilibéraux » s’est dégonflée d’un coup. Il s’est avéré qu’elle relevait d’un processus électoraliste, qu’elle a été un avatar d’une volonté de recomposition politique dont l’effacement du PCF est la condition. Les dérives de Bové et Autain le confirment amèrement peut-être pour certains.

Les rares collectifs locaux qui ont réellement réuni des personnes de bonne volonté ont prolongé des formes d’échanges et de rassemblement progressistes sur des objectifs précis, non politiciens, qui souvent continuent.

Du côté de la direction du PCF, l’objectif d’effacement du Parti dans une gauche indéterminée s’est aussi confirmé. La campagne de Marie-George Buffet candidate de la « gauche populaire antilibérale » ne s’est revendiquée communiste que dans les dernières semaines. Après le résultat désastreux, les dirigeants nationaux ont multiplié les déclarations mettant à l’ordre du jour le « dépassement » du PCF, la remise en question de son existence même, sa dilution dans une fédération de « gauche ».

Depuis l’affirmation sans ambiguïté à l’Assemblée nationale extraordinaire de décembre 2007 de la volonté majoritaire des adhérents du PCF de maintenir l’existence du Parti, ces projets de recomposition sont plus discrets, mais il n’y a eu ni rupture dans la direction, ni dans sa stratégie. 

Un des enjeux du 34ème congrès est de trancher définitivement la question de l’existence du PCF et de sa complète indépendance politique, sur la base d’une théorie, d’un projet, d’une forme d’organisation : ceux qui ont toujours été les siens !

C’est bien parce qu’elle les abandonne que l’équipe dirigeante sortante est à la recherche de formule comme les « collectifs antilibéraux ».

 

 

Partager cet article
Repost0
11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 23:39

Alain, Olivier, votre démarche vise-t-elle à construire un nouveau « grand » parti anticapitaliste ou à participer à détruire le PCF ?

Nous sommes peut-être les mieux placés pour savoir que ce résultat ne résout pas tout. Mais la nette remontée du PCF, 9,3% aux cantonales, sur la base de 1300 campagnes locales ne masquant pas l’identité communiste, est une bonne nouvelle pour tous les militants révolutionnaires.

Il ne reste à ceux qui spéculent sur le « déclin inéluctable » du PCF que les colonnes du Monde pour expliquer qu’un bon score en est en fait un mauvais (Martelli, Grador…) ou celle de Rouge, l’hebdomadaire de la LCR. Alain Krivine, en politologue, s’y évertue à relativiser la « résistance au déclin » du Parti communiste.

Viendrait-elle contrecarrer les plans de la direction de la LCR ? Dans la motion majoritaire de son congrès, le « déclin du PCF » est présenté comme « continu et irréversible », notre parti comme « une force du passé », « incapable de rassembler » etc. Cet effacement du PCF serait l’une des principales validations de la constitution du NPA, le Nouveau parti anticapitaliste.

Alain Krivine, Olivier Besancenot, si vous voulez vraiment renforcer la lutte politique anticapitaliste en France, vous faites fausse route.

Militants aguerris, comment ne vous inquiétez-vous pas de l’extraordinaire complaisance médiatique dont vous bénéficiez, à l’heure où tout ce qui bouge un peu trop dans le mouvement social subit étouffement et répression ?

Aux élections municipales (il n’y avait quasiment pas de candidats aux cantonales), télévision et presse rangent la LCR parmi les gagnants, sinon les grands gagnants alors qu’ils minorent les résultats du PCF. Pourtant les listes LCR ou apparentées n’étaient présentes que dans un nombre limité de communes et obtiennent des résultats contrastés. 

A y regarder de près, les listes LCR+ dépassent 5% dans une trentaine de ville (sur 80 où elles étaient présentes) avec quelques pointes au dessus de 10, mais aussi des résultats décevants par rapport à 2001. Surtout, l’extrême gauche dans son ensemble (LCR+LO+PT) est en repli sur 2001 dans la majorité des villes : Paris (3,3% à 2,7%), Angers (9,3 à 6,4), Blois (8 à 6), Bordeaux (4,4 à 3,6) ; Caen (5,3 à 4,8) ; Créteil (10,5 à 5,5) ;  Lille (9,4 à 6,3) ; Le Havre (4,7 à 2,9 où une liste conduite par le PCF a obtenu 29%)…

Certes, la LCR supplante souvent LO mais l’irruption de l’extrême gauche aux élections municipales se produit de façon nettement atténuée par rapport à 2001. Des alliances étonnantes, par exemple avec des nationalistes régionaux, qui n’ont pas grand’ chose à voir avec la gauche, faussent aussi certains résultats.

Il ne fait pas de doute pour nous que les votes pour vos listes sont à ranger, comme ceux pour les candidats PCF, dans l’expression du refus de la politique au service du Medef et nous les apprécions comme tel, mais à leur juste niveau.

Pendant des années, la LCR a cherché les mots les plus durs pour fustiger l’électoralisme supposé des communistes. N’avez-vous pas conscience de tomber en plein dans cette déviation ? Olivier est sur tous les plateaux, dans tous les magazines. Sa figure stylisée est devenue un logo sur toutes vos affiches de France. Une chose est de se saisir d’une opportunité après la présidentielle, une autre de tomber dans le piège conduisant à l’opportunisme. Là encore, vous ne pouvez pas ne pas avoir mesuré cet aspect.

Construire un « grand parti anticapitaliste » sur les bases de résultats électoraux fugaces (voir l’expérience de Laguiller) et de la complaisance des media du capital : c’est illusoire.

Votre démarche nous frappe sur un autre point. Pendant des années, vous avez critiqué, souvent violemment, les reculs idéologiques sinon les compromissions, selon vous, du PCF. Maintenant vous n’imaginez pas constituer un parti de masse sans effacer les mots « communiste » et « révolutionnaire » du nom de votre parti. Pourtant l’anticapitalisme ne désigne pas un projet de société, encore moins la formule « 100% à gauche ». Si nous sommes pour redonner son sens au mot « gauche », force est de constater qu’il ne porte pas aujourd’hui une perspective politique anticapitaliste.

Pour ne prendre qu’un exemple, votre campagne pour une meilleure « répartition des richesses » relève du plus pur réformisme. Pour un parti marxiste, la remise en cause de la production capitaliste et de l’exploitation est centrale. L’expérience, notamment du PCF, montre qu’elle arrache aussi des concessions concrètes au capital.

La LCR existe sous une forme ou une autre depuis 40 ans. Depuis 40 ans, elle n’a jamais réussi à devenir un parti de masse et de classe comme le PCF. C’est un constat. Elle compte aujourd’hui officiellement 3100 adhérents dans toute la France, c’est moins que le nombre de candidats communistes aux dernières élections locales.

Nous pensons qu’un positionnement en apparence extrémiste s’est montré non productif dans la lutte des classes, qu’une forme d’organisation élitaire s’est avérée incompatible avec un ancrage dans les masses. Tenir des discours déterminés à la porte des entreprises qui sont liquidées et contribuer à organiser la lutte sont deux choses différentes. Nous pourrions en écrire beaucoup plus long sur nos différends historiques, mais ce serait vain aujourd’hui. L’une des constantes historiques de la LCR aura quand même été aussi d’attaquer le PCF…

Aujourd’hui, vous décidez de changer et de lancer un nouveau parti. C’est votre choix. Vous savez d’où vous partez et combien les « mutations » des formations politiques sont lentes. L’idée d’un changement de nom de la LCR n’est d’ailleurs pas nouvelle. La direction l’a avancée il y a déjà plusieurs congrès. Il est prévu aussi que le « nouveau » parti reste adhérent de la 4ème internationale, trotskyste.

Nous nous retrouvons le plus souvent en ce moment du même côté dans les luttes. Des alliances politiques locales ont pu se nouer. Pas de problème. Mais si vous êtes des révolutionnaires, il serait irresponsable (en plus d’être illusoire) d’imaginer fonder le développement de votre parti sur le déclin du PCF.

Le PCF connaît une crise interne. Nous pensons que la ligne de la direction d’effacement de l’identité et des positions de notre parti en est principalement la cause. Elle laisse un grand espace vide dans les media et aussi dans le pays. Momentanément. Encouragés par les résultats des élections locales, déterminés devant l’aggravation de la politique au service du Medef, des milliers de communistes dans toute la France entendent faire vivre leur Parti et ses organisations sur une base de lutte.

Par sa théorie, sa forme d’organisation, les combats de ses militants, le PCF a fait ses preuves et a contribué de façon déterminante à toutes les avancées sociales et démocratiques dans notre pays. Le capital le sait bien et ne relâche jamais ses campagnes anticommunistes.

Si vous voulez vraiment lutter contre la politique du patronat et du pouvoir, vous n’avez pas intérêt à rechercher l’affaiblissement du PCF, à livrer, même à votre corps défendant, avec l’aide des relais du capital, une « concurrence faussée et déloyale » au parti historique des travailleurs en France.

Nous ne vous y aiderons pas !


par Emmanuel Dang Tran, secrétaire du PCF Paris 15, membre du CN du PCF
Partager cet article
Repost0