Le groupe « GDR » (comprenant les députés communistes) éclate : le plus tard et pour le plus mauvais motif.
Demain un groupe "Front de gauche" parrainé par le PS!
Le 29 novembre 2011, la majorité des députés du groupe de la « Gauche démocrate et républicaine » a décidé d’évincer l’écologiste Yves Cochet de sa présidence. Les trois députés EELV, restant depuis que Martine Billard est passée au PG, ont décidé de quitter le groupe et de siéger chez les non-inscrits.
Depuis 2007, comme de nombreux communistes, nous réclamions que les députés élus par le vote communiste reconstituent un groupe communiste et apparentés. Depuis 2008, avec l’abaissement dans le nouveau règlement de l’Assemblée du seuil d’élus pour constituer un groupe à 15, il n’y aurait même plus à chercher de partenaires.
La direction du PCF, la plupart des députés, notamment les députés « refondateurs », passés depuis dans une nouvelle formation politique, la « FASE », ont préféré constituer puis maintenir un groupe avec les élus Verts qui étaient candidats soutenus par le PS dès le 1er tour en 2007. Le groupe communiste a disparu. Le groupe GDR n’était pas que technique. Sa déclaration de constitution met, entre autres, en avant l’objectif de « rassembler la gauche ».
Ce qui était impossible hier est devenu possible le 29 novembre. Les députés, élus PCF, ont repris en main le groupe, sans les EELV.
Mais le groupe reste GDR sans redevenir « communiste et apparentés », le but affiché est de passer de GDR à « Front de gauche » après 2012.
Mais l’éviction des députés Verts a lieu à la toute fin de la législature.
Mais, plus grave, le règlement de comptes avec les Verts constitue des représailles politiciennes après l’accord PS-EELV.
La direction du PCF ne supporte pas que EELV présente un candidat au premier tour, dans le cadre de l’accord avec le PS, dans la circonscription tenue depuis 31 ans par l’ex-PCF François Asensi (voir notre article du 28/11/11 en lien).
Les profondes divergences entre les positions communistes normales et celles des Verts, par exemple sur l’Europe, ou sur la guerre en Libye, n’ont jamais dérangé la direction du PCF et les députés élus par les voix communistes. Combien de fois Noël Mamère s’est retrouvé porte-parole du groupe !
Mais là, la menace sur la réélection de M. Asensi, qui ne reverse plus depuis belle lurette ses indemnités au PCF, est un casus belli pour les partisans du front de gauche. Enfin, les Verts ont bien le droit de présenter un candidat comme le PCF de présenter un candidat dans leur circonscription. PCF, PS et EELV, ce ne devrait pas représenter la même chose !
Nous découvrons en fait l’étendue de l’accord réel avec le PS et EELV. Martine Aubry a garanti qu’il n’y aurait pas de candidat PS ou EELV au premier tour là où les sortants sont Front de gauche et dans quelques autres circonscriptions. Seule la 11ème de Seine-Saint-Denis, celle de M. Asensi fait exception, au grand dam de Pierre Laurent et Marie-George Buffet.
Le futur groupe Front de gauche sera constitué de députés soutenus par le PS au 1er tour ! Un satellite du PS comme le futur groupe EELV !
Les communistes sont écartés de cette décision grave. Ce n’est pas admissible. Il difficile de la décrypter à la lecture de l’Humanité.
Le Front de gauche se confirme être une force d’appoint du PS, comme le futur groupe Front de gauche sera une force d’appoint de complaisance à une éventuelle majorité social-démocrate.
L’éclatement du groupe GDR à l’Assemblée nationale ne représente pas une bonne nouvelle.
Il faut forcer le débat dans le Parti sur les législatives.