Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

A LA UNE

NOUVEAU SITE ACTUALISE QUOTIDIENNEMENT: http://vivelepcf.fr/

 

36ème congrès du PCF: accès au dossier (en lien)

       
       
         
28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 19:58
Deux spécialistes américains de l'URSS de Gorbatchev analysent les différences fondamentales entre la politique liquidatrice de Gorbatchev et les réformes actuellement impulsées à Cuba

 

par Roger Keeran et Thomas Kenny,

 En avril dernier, le VIème Congrès du Parti communiste de Cuba (PCC) a adopté de nouvelles lignes directrices audacieuses pour affronter de sérieux problèmes économiques. Certaines de ces grandes lignes comprennent la réduction des dimensions de la fonction publique, une plus grande autonomie pour les entreprises publiques, la stimulation des coopératives et de l’entreprise privée et la promotion de la production et de l’efficacité.

 


En conséquence, certains commentateurs ont laissé entendre que le socialisme Cubain était en difficulté, ou en échec, ou en train de prendre le chemin de l’Union soviétique de Mikhail Gorbatchev.
 
Bien que n’étant pas spécialistes de Cuba, nous avons écrit un livre sur les causes de la chute de l’Union soviétique, Socialism Betrayed: Behind the Collapse of the Soviet Union *. L’un de nous a visité l’Union soviétique de Gorbatchev. Tous les deux sommes revenus récemment d’une visite à Cuba. Ces expériences emmènent plusieurs observations.
 
La trahison de l’Union soviétique a consisté dans le renversement du socialisme et l’éclatement de l’État unitaire sur une base nationale. Cela fut la conséquence de cinq processus concrets : 1) la liquidation du Parti communiste de l’Union soviétique, 2) la remise des médias entre les mains des forces anti-socialistes, 3) la privatisation et marchandisation intégrales de l’économie planifiée et publique, commencée sous Gorbatchev et atteignant ses sommets sous Eltsine, 4) le déchaînement du séparatisme nationaliste et 5) la capitulation devant l’impérialisme américain.
 
Ces processus ne sont pas en cours à Cuba. Par conséquent, la réponse succincte à la question « Cuba restaure-t-il le capitalisme ? » est non. Mais la question mérite une réponse plus complète. Voilà ci-dessous les grandes lignes de notre opinion sur la question, un prélude à un article plus approfondi à venir.
 
Juger avec certitude où va Cuba est quelque peu prématuré, car les réformes Cubaines ont à peine commencé. Essayer d’estimer les similitudes et les différences dans les situations de Cuba et de l’Union soviétique est périlleux.
 
Il s’agit de deux pays très différents, aux dimensions, histoire et contexte bien différents. Néanmoins, la construction du socialisme est modelée par des tendances générales tout comme par des particularités nationales. Tout comme le capitalisme a des problèmes qui lui sont endémiques, à travers le temps et les frontières, le socialisme rencontre des problèmes similaires dans des pays différents. Des comparaisons sont possibles.
 
Les pays socialistes peuvent rencontrer des problèmes de motivation, de productivité, d’efficacité et de qualité. Le contrôle étatique et la planification peuvent mener à la bureaucratie, la paperasserie et aux retards. Donner à tout le monde un emploi peut conduire au sur-effectif et à l’inefficacité. Garantir à tous les bases d’une vie décente – éducation, santé, alimentation, logement, vêtements et culture – peut mener au rationnement et aux queues et à des limites sur la qualité et la diversité des biens de consommation. Le rationnement et une quantité limitée de biens de consommation peuvent mener au marché noir et à l’économie parallèle.
 
Tous ces problèmes ont existé en Union soviétique, et ils existent aujourd’hui à Cuba, exacerbés bien sûr par le blocus américain vieux de 50 ans, par l’effondrement du bloc socialiste en Union soviétique et en Europe de l’Est et, plus récemment, par les retombées de la récession mondiale de 2008.
 
A la surface, les initiatives Cubaines pour affronter ces problèmes ressemblent à celles de Gorbatchev en 1985-1986. L’appel de Gorbatchev pour un passage d’un développement « extensif » à un développement « intensif » ressemblent aux mots d’ordre du récent Congrès du Parti communiste cubain – « Production » et « Efficacité ». Les mesures de Gorbatchev pour développer des joint ventures, des coopératives et l’entreprise privée, semblent similaires aux nouvelles orientations indiquées par le récent Congrès du PCC.
 
Sous la surface, cependant, les différences dans les problèmes et les approches en question apparaissent bien plus importantes que les similitudes.
 
Éthique révolutionnaire, unité nationale
 
Lorsque Yuri Andropov et Gorbatchev ont commencé à s’attaquer aux problèmes accumulés par le socialisme Soviétique dans les années 1980, ils l’ont fait contre un passif historique de 60 années qui était bien plus source d’inquiétudes et de controverses que celui Cubain. ( ... )
Partager cet article
Repost0

commentaires