Conseil National du PCF du 11 Mai 2012
Intervention de Claude FAINZANG, fédération de Paris
Cette campagne des élections présidentielles a vérifié que le Front de gauche représente bien le choix de l’effacement du Parti, un choix, je le rappelle, décidé sans les communistes, sans congrès.
Le sigle PCF a disparu du matériel de campagne, ou alors il reste en tout petit. Idem pour les législatives, bien que ce soit les communistes qui payent.
Qui rédigent les tracts ? Il n’y a presque jamais les positions communistes.
Il est déjà annoncé qu’il n’y aura pas de groupe communiste à l’Assemblée mais un groupe « Front de gauche ».
La vie du Parti est suspendue au Front de gauche. Il n’y a pratiquement plus de réunion de cellule, même de section.
Mélenchon et ses amis ont pris presque toute la place dans les médias.
Mélenchon ne s’y est d’ailleurs pas gêné pour puiser, dans les mots, dans nos fondamentaux abandonnés par notre direction, pour jouer au révolutionnaire [institutionnel !].
Mais les positions de rupture que le PCF devrait porter sont absentes. C’est grave alors que d’importantes luttes sont à venir et à préparer avec l’élection de Hollande et la poursuite annoncée de l’austérité.
Par exemple, nous devrions être le parti qui défend le rétablissement de l’échelle mobile des salaires, qui continue le combat pour la retraite à 60 ans en reprenant le mot d’ordre du retour aux 37,5 annuités. Comment rassembler sur cette question en ignorant la question des annuités et du financement par la cotisation sociale ?
Après les abandons des années de gauche plurielle, il faudrait enfin rectifier le tir : exiger la renationalisation intégrale des grands services publics et le rétablissement des monopoles publics nationaux (EDF, GDF…). Cette bataille est d’autant plus importante devant le dépeçage planifié de la SNCF.
C’est sur la réponse à de tels enjeux que doit s’envisager la participation gouvernementale et/ou le soutien à une majorité dominée par la social-démocratie.
Le calendrier retenu par le rapport [le CN n’a même pas été invité à le ratifier !] fait le choix de la précipitation. Les communistes seront de fait privés de la décision. Le 18 et le 19 juin, ils seront peut-être consultés, mais sans vote national.
Mais c’est maintenant au plus tard, après l’annulation du congrès, que devrait être mis en débat le contenu et les conditions, en lien avec le développement du mouvement populaire, d’une éventuelle participation !
Pour ma part, c’est non, nous ne pouvons pas aller avec le PS ! Ses choix ne vont pas dans le sens des intérêts populaires.
La question du logement social l’illustre entre autres. Dans mon secteur, le député sortant est Daniel Vaillant, ancien ministre PS de l’intérieur. Les représentants des 107 amicales de locataires CNL du 19ème arrondissement ont demandé à être reçues pour lui exposer leurs exigences, notamment : le blocage des loyers, y compris dans le logement social, l’abrogation de la loi Boutin et du décret de 2008 sur les surloyers, le relèvement des plafonds de ressources pour l’entrée en HLM, la TVA à 5,5% sur les produits énergétiques et le chauffage, la baisse des tarifs du gaz et de l’électricité, le relèvement de 25% de l’APL, la hausse du budget du logement à 2% du PIB.
Daniel Vaillant a été clair : c’est « NON » à tout, à chacune de ses revendications, c’est le refus de « prendre l’argent là où il est ».
Rien de différent du côté de François Hollande, qui n’a pas voulu recevoir la CNL, mais qui lui a transmis par écrit la même fin de non recevoir à ses revendications, qui sont aussi les nôtres en tant que communistes.
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