Nous saluons la naissance du magazine (3ème numéro) "International Hip Hop". Son objet culturel n'est probablement pas très familier à la plupart d'entre nous et de nos lecteurs. Sa ligne éditoriale, nettement engagée, ne peut qu'attirer notre curiosité et notre sympathie.
Ci-dessous l'article publié dans l'Huma du 5 janvier.
Vivelepcf
La scène rap compte un nouveau média : International Hip-Hop. Après Digital Hip-Hop, c’est « la seule innovation » de la presse rap française ces dernières années, rappelle son créateur Yann Cherruault. Également « papa » de ce nouveau magazine ; il reprend les codes du hip-hop : rap, fringues et graff. Il propose ainsi avec chaque numéro un DVD mêlant « classiques » rap et « surprises » d’Europe ou des USA. Son but : participer au « redéploiement du hip-hop, touché par la crise de l’industrie du disque, des intervenants trop souvent caricaturaux mis en avant par les médias crétins ou manipulateurs » et lutter contre « une audace artistique en berne ». Avec une conscientisation absente des colonnes de ses homologues. Une coloration politique qui lui vaut reconnaissance des « intellectuels » du milieu, dont certains participent à la rédaction.
Le numéro 3 de ce bimestriel ne devrait pas tarder à sortir, mais c’est dès le premier numéro que le credo d’International Hip-Hop s’est affiché. Dès son premier édito, Yann Cherruault, directeur et rédacteur en chef du magazine, annonçait la couleur : la « fougue » du hip-hop doit l’aider à reprendre « la voie de la résistance politique » alors même que « le consensus entre la droite et le Parti socialiste (toujours d’accord sur le fond lorsque l’on parle Europe, Sécu, emploi, immigration, Constitution…) démolit à vitesse grand V depuis vingt-cinq ans tous les grands acquis solidaires issus de la capitulation nazie et de la déroute de la droite française collaboratrice ». Même si, depuis, le PS a changé de tête, le ton était donné. Visiblement sans grands moyens, International Hip-Hop cultive son côté décalé et intelligent. Sans concession avec le milieu « bling-bling » dans lequel il évolue.
G.M.